Croyances et lieux communs liés aux bons et mauvais profs
La croyance selon laquelle il y a intrinsèquement de bons et de mauvais enseignants est un mythe largement répandu.
Les enseignants réputés comme étant de bons profs correspondent généralement à plusieurs de ces critères qui forment la base de leur réputation :
Ces enseignants ont le type de personnalité que les élèves trouvent naturellement attrayante.
Ces enseignants savent comment intéresser leurs élèves par des activités et des projets.
Enseigner et motiver les élèves semble naturel et fluide pour ces enseignants. Leurs élèves ont envie de s’engager et de bien se comporter naturellement dans leur classe.
Ces enseignants aiment leur métier qui est vécu comme une vocation. Ils se sentent faits pour ça. Ça se voit et ça se sent.
Ces enseignants cultivent un bon relationnel avec l’ensemble de leurs élèves. Ils aiment interagir avec eux. Dès lors, leurs élèves apprennent beaucoup à leur contact.
Ces commentaires sont élogieux et peuvent correspondre à certains critères de base comme l’influence, la proximité, la relation, l’intérêt et l’engagement. Le problème est qu’ils sont très subjectifs.
De plus, ils n’abordent pas la question de l’efficacité de l’enseignement, pas plus que celle des attentes élevées. Pourtant ces deux éléments se traduisent par un meilleur apprentissage pour l’ensemble des élèves et une diminution de la variance de leurs résultats.
Les enseignants réputés comme étant de mauvais profs correspondent en général à au moins un de ces critères :
Ces enseignants ne savent pas gérer le comportement de tous leurs élèves et sont dépassés par certains. Ils sont parfois considérés comme trop « gentils ».
Il leur arrive de perdre le contrôle de ce qui se passe dans leur classe. Alternativement, pour l’éviter, ils sont obligés de faire usage de coercition pour se faire respecter.
Ces enseignants n’arrivent pas à motiver leurs élèves et leurs cours manquent de structure, de clarté ou de fil conducteur.
Ces enseignants donnent l’impression qu’ils ne veulent vraiment pas être enseignants, qu’ils regrettent parfois d’être là, ou qu’ils n’aiment pas ou plus ce qu’ils font.
Ces enseignants ne manifestent pas d’intérêt pour les élèves, n’ont que peu d’interactions positives et n’établissent pas de relations avec la plupart d’entre eux. Par conséquent, leurs élèves de leurs classes n’apprendront rien ou très peu.
Encore une fois, cette notion de mauvais prof est déconnectée de celle de l’efficacité et est très subjective. Son intérêt est de mettre le doigt sur des défaillances dans la conception de l’enseignement et de la gestion de classe.
Cette dichotomie est également très fataliste. Elle est souvent imputée à une condition innée ou à une formation initiale défaillante. Or, des pratiques efficaces ont été documentées par la recherche et on peut y former des enseignants pour améliorer leurs performances.