Des routines pour soutenir l’attention des élèves en classe
La nature des différents processus qui gèrent l’attention la rend complexe. Elle est pilotée à la fois par l’intérieur et par l’extérieur de l’esprit, elle peut se focaliser sur un élément précis comme être détournée involontairement par un élément saillant dans notre environnement.
Certains élèves sont naturellement attentifs, scolaires et consciencieux. D’autres élèves ne sont pas intéressés par l’école, l’un ou l’autre peuvent n’avoir pas assez dormi de la nuit, et certains peuvent être de bonne volonté, mais présentent un trouble de l’attention.
Dans une classe de vingt à trente élèves, nous avons probablement un peu de tout et notre propre attention n’est pas parfaite.
Nous ne sommes souvent pas totalement intentionnels ou même conscients de l’endroit vers lequel nous regardons ni de la raison pour laquelle nous le faisons. Le fonctionnement de notre attention fait que par défaut, nous allons avoir un comportement pour une part aléatoire.
Cependant, nous ne sommes pas complètement victimes de notre attention. Nous pouvons éduquer l’attention de nos élèves et nous pouvons l’améliorer pour augmenter leur engagement et leurs apprentissages en classe.
Le moyen de le faire passe par le développement de routines de l’attention et par leur enseignement explicite en classe en vue d’aboutir à l’acquisition de bonnes habitudes. Ces bonnes habitudes que nous développons chez nos élèves avec une contrepartie chez nous-mêmes peuvent nous aider à mieux piloter l’attention en classe.
La classe devient un environnement plus propice à l’apprentissage où les différents intervenants manifestent les mêmes routines, ce qui facilite encore leur adoption et leur maintien. Les dividendes sont manifestes, car ces routines facilitent la collaboration et la mise en phase de tous les élèves, tout attentifs au même moment vers les mêmes éléments.
L’enjeu est d’enseigner, de faire pratiquer et de renforcer une routine attentionnelle et de façonner de bonnes attitudes d’orientation du regard et de la communication en classe. Cela permet d’installer des habitudes qui peuvent amener à des changements bénéfiques et notables. Cette influence apparait chez l’élève qui adopte ces attitudes qui orientent ses actions et sa cognition, mais également réciproquement d’élève à élève et collectivement. Il y a un effet sur la culture de l’apprentissage en classe et finalement sur le sentiment d’appartenance.
Par exemple, nous pouvons adopter des comportements qui montrent à notre interlocuteur que nous l’écoutons attentivement, éventuellement avec une forme d’acquiescement. Cela envoie un message d’intérêt qui est souvent un moyen de donner à l’élève qui répond de la confiance et l’envie de s’engager plus. Cela retire de l’anxiété. Ces comportements apprennent aux élèves à être plus attentifs. Ils font que l’interlocuteur, c’est-à-dire l’élève qui pose une question ou apporte une réponse, ressent également un fort sentiment d’affirmation et d’appartenance.
Également, nous pouvons développer des systèmes avec des signes qui permettent aux élèves de comprendre rapidement ce qui est attendu d’eux au niveau de l’attention.