Développer de bonnes habitudes de travail pour soutenir la réussite scolaire
La recherche sur les habitudes suggère que les élèves seront plus susceptibles de s’engager dans des comportements d’étude cohérents s’ils restructurent leur environnement.
L’idée est de créer un cadre préventif où les opportunités de distraction sont évitées et limitées selon des routines prédéfinies. Ce système fonctionne bien mieux que de miser sur la volonté et de compter sur la résistance aux distractions. Tout ce qui pourrait être tentant comme un écran, un téléphone, une revue ou une BD sont sortis de l’espace de travail.
Il s’agit de rendre l’étude gratifiante et facilement répétable dans un contexte stable et sans tentations.
Avec la répétition sur plusieurs semaines, les élèves peuvent finalement se fier aux indices contextuels pour activer automatiquement le comportement. Sinon, la décision d’étudier dépendra plus fortement des niveaux de motivation actuels et de la disponibilité des ressources cognitives.
Une fois l’habitude installée, des bénéfices sont au rendez-vous.
Une étude de Galla et Duckworth (2015) l’a montré. Les étudiants ayant de solides habitudes d’étude — mesurées par une combinaison de fréquence et de stabilité contextuelle — ont connu des niveaux plus faibles de conflit perçu entre les objectifs d’étude et les objectifs de loisirs. Ils ont obtenu par ailleurs de meilleurs résultats scolaires.
Une étude de Stojanovic et coll. (2020) a mis en évidence un aperçu plus direct des avantages du développement de solides habitudes d’étude. Des collégiens ont formé des intentions d’étude et ont suivi leur comportement d’étude pendant six semaines en utilisant une application sur leur téléphone.
Les résultats indiquent que la répétition est associée à une plus grande automaticité. La répétition encadrée par l’application a réduit :
Les conflits de désir : vouloir faire autre chose qu’étudier au moment où on a décidé d’étudier.
L’interférence motivationnelle :
La déstabilisation causée par les conflits entre l’étude et les objectifs alternatifs. La motivation à étudier est concurrencée par des pensées liées à d’autres occupations.
L’interférence motivationnelle est courante chez les étudiants et associée à une autorégulation déficiente et à un bien-être moindre (Fries et coll. 2008 ; Grund et coll. 2015a, b).
Les habitudes peuvent augmenter la motivation à se mettre au travail à un moment donné et rendre un élève moins sensible aux tentations de faire autre chose, car le cadre est bien délimité.
La motivation et les capacités d’autorégulation délibérée sont des facteurs importants pour la réussite. Toutefois, les habitudes peuvent expliquer de manière unique les différences individuelles dans les résultats des étudiants.