Encadrer la pratique autonome en enseignement explicite
Dans le cadre d’un enseignement explicite, la pratique autonome succède à la pratique guidée. Les élèves travaillent maintenant seuls sur les contenus précédemment enseignés. Typiquement, l’enseignant circule en classe pour observer attentivement le travail de ses élèves et leur offrir une aide ponctuelle en cas de besoins.
Le suivi des progrès des élèves lors de la pratique autonome nous aide à identifier les élèves qui ont des difficultés. Parallèlement, il nous permet d’encourager les autres élèves à continuer à travailler et à progresser.
La pratique autonome bénéficie de l’adoption de certaines routines de fonctionnement en classe par l’enseignant. Principalement, il y a deux comportements à éviter :
Le premier comportement contre-productif correspond à la situation où l’enseignant donne des consignes à ses élèves puis se met immédiatement à travailler sur son bureau sans directement prêter attention à ce que font ses élèves.
Le second comportement contre-productif correspond à la situation où l’enseignant passe un temps prolongé à aider un élève puis un autre sans s’assurer d’abord que tous les élèves travaillent.
Dans ces situations, certains élèves risquent de ne même pas commencer à travailler. D’autres risquent de procéder de manière incorrecte sans respecter les consignes. L’enseignant risque de s’en apercevoir tardivement alors qu’un temps important a été perdu.
Deux stratégies simples permettent d’éviter cette situation :
Premièrement, nous pouvons assurer une transition douce entre pratique guidée et pratique autonome :
Nous démarrons la pratique autonome comme une activité incluant toute la classe.
Nous indiquons à tous les élèves de prendre leurs feuilles et tous les autres documents nécessaires. Une fois cela fait, nous leur demandons de répondre à la première ou aux deux premières questions ou de résoudre les premiers problèmes en groupe.
Nous interrogeons un élève au sujet de la première question après avoir circulé en classe et regardé leurs réponses. Nous sollicitons une réponse, nous menons un dialogue formatif puis nous demandons aux élèves de la noter sur leur feuille.
Cette procédure permet non seulement de s’assurer que tous les élèves commencent à travailler, mais aussi d’identifier et de résoudre les problèmes immédiats liés aux consignes du travail.
Nous laissons alors rapidement les élèves continuer seuls une fois lancés.
Deuxièmement, pour contrôler la participation des élèves au travail est de circuler dans la classe et de vérifier périodiquement les progrès de chaque élève :
Cette vigilance permet d’apporter des corrections en cas de besoin et de responsabiliser les élèves quant à leurs progrès.
Nous devons éviter de nous adresser uniquement aux élèves qui lèvent la main pour demander de l’aide. Autrement, nous ne prendrons pas conscience des difficultés ou de la procrastination d’élèves qui peuvent être réticents à demander de l’aide.
Cette circulation et cette vérification au sein de la classe gagnent à être aléatoires de manière à ce qu’un élève perçoive que nous pouvons vérifier son travail à n’importe quel moment.
En cas de difficulté d’un élève, notre intervention doit être brève. De même, il peut être utile de demander à un élève plus avancé d’apporter une aide temporaire à un élève qui ne comprend pas ce qu’il doit faire.