Hypothèses de confluence et d’amplification dans le cadre de l’écologie des pairs
Selon l’hypothèse de la confluence (Dishion et coll., 1994), le comportement antisocial conduit à une sélection d’amis qui s’engagent dans des niveaux similaires de comportement antisocial. C’est la sélection des pairs. Selon le principe de qui se ressemble s’assemble, les élèves qui présentent des profils de comportements similaires ont tendance à s’associer et à s’approcher. Ce phénomène est très clair à la fois dans la cour de récréation et en classe lorsque les élèves sont libres de se placer où ils le souhaitent.
L’hypothèse de la confluence va de pair avec l’hypothèse de l’amplification. Une fois que le groupe de pairs du début de l’adolescence est soudé, les jeunes adoptent de plus en plus les comportements problématiques de leurs amis. C’est l’influence des pairs. Cela fonctionne par le biais de processus de renforcement par les pairs (c.-à-d. l’entraînement à la déviance ; Dishion, Spracklen, Andrews et Patterson, 1996). Les pairs vont s’envoyer mutuellement des signes de renforcement positif pour les comportements qu’ils privilégient et ne pas s’en envoyer pour les comportements qu’ils ne valorisent pas. Un phénomène très clair en classe est l’augmentation de la fréquence de certains comportements perturbateurs en classe (bavardages ou retournements) lorsque les élèves sont libres de se placer où ils le souhaitent. À l’opposé, un plan de classe intelligemment conçu par l’enseignant peut en diminuer drastiquement la fréquence en coupant les élèves de leurs phénomènes de renforcement mutuel et d’amplification.
Les réseaux sont des environnements sociaux uniques parce que les jeunes jouent un rôle actif dans leur création (Veenstra, Dijkstra, Steglich, & Van Zalk, 2013). Pour comprendre comment les pairs façonnent les comportements problématiques, il faut considérer les pairs comme des sources d’influence. Il faut également tenir compte de la manière dont les jeunes en viennent à avoir certains amis plutôt que d’autres.
Light et Dishion (2007) ont montré comment le phénomène de la sélection d’élèves antisociaux entre eux comme amis est révélateur de l’augmentation de la fréquence de comportements antisociaux à l’échelle de l’école.