Le modèle de l’alignement curriculaire élargi
Anderson (2002) a défini l’alignement curriculaire comme le niveau de cohérence entre :
A : Les compétences et objectifs du programme et le contenu de l’évaluation
B : Les compétences et objectifs du programme et les contenus des activités et des supports d’apprentissage
C : Le contenu de l’évaluation et les contenus des activités et des supports d’apprentissage.
Lorsque les modalités d’enseignement ainsi que les opportunités d’apprentissage offertes aux élèves au travers de tâches d’apprentissage font également partie du modèle, nous parlons d’alignement constructif (Biggs, 2003).
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Raphaël Pasquini (2019a) a poussé plus loin le développement de l’alignement curriculaire en intégrant toute une réflexion autour de l’évaluation sommative pour aboutir au modèle de l’alignement curriculaire élargi.
L’enjeu est d’approfondir le modèle de l’alignement curriculaire en incluant les composantes spécifiques à l’évaluation sommative que sont la pondération et la notation.
L’élaboration d’épreuves évaluatives sommatives notées devient dès lors un processus complexe, mais dont les mécanismes sont clarifiés. Il est dynamique, contextuel et centré sur les apprentissages. La cohérence est pensée depuis un programme à partir duquel les contenus sont appariés à des habiletés cognitives.
(Pasquini, 2019a)
C’est à l’enjeu d’établir une note constructive que répond le modèle de l’alignement curriculaire élargi (Pasquini, 2019a), qui croise la littérature de recherche et l’observation de pratiques effectives en classe.
Sur le schéma ci-dessus, le modèle de l’alignement curriculaire élargi s’inscrit au cœur du modèle de l’alignement curriculaire (en rouge). Au sein de celui-ci interagissent en cohérence les tâches d’apprentissage, les compétences issues des programmes et les pratiques d’évaluation (centrées sur l’évaluation sommative).
L’évaluation sommative déploie ses quatre composantes (en jaune) en les mettant en liens réciproques (doubles flèches jaunes) :
La référenciation restreinte :
Elle décrit les choix réalisés dans les compétences à évaluer d’un point de vue sommatif en partant du postulat que tout ne doit pas être évalué.
Le design :
Il explicite les processus de construction des tâches évaluatives, du point de vue :
Des contenus sur lesquels elles portent
Des habiletés cognitives que les élèves doivent mobiliser.
La pondération :
Elle renvoie au poids alloué aux apprentissages et aux outils exploités pour le faire.
Elle mobilise des critères, des points, ou des critères appariés à des points comme modalité mixte.
La notation :
Elle cible les démarches de construction de la note chiffrée en lien avec l’apprentissage.
Elle mobilise des outils comme les échelles de notation, des barèmes ou la notion de seuils pour la réussite.