Le modèle modal de l’émotion (Gross, 2015)
Gross (2015) propose un modèle modal de l’émotion qui décrit ses processus de régulation.
Il distingue :
La génération d’émotions :
La manière dont les individus rencontrent, perçoivent, évaluent et répondent émotionnellement au contexte.
La régulation d’émotions :
Elle permet aux personnes de choisir une stratégie de régulation émotionnelle à la suite de :
L’évaluation de leurs émotions
La modification potentielle de leurs objectifs.
Elle permet de mettre en œuvre une stratégie qui sera plus adaptée aux objectifs.
Trois points de convergence existent dans la conceptualisant des émotions.
1. Les émotions induisent des changements
Les émotions impliquent des changements vaguement couplés dans les domaines :
De l’expérience subjective :
Le cœur de l’émotion est l’expérience subjective, mais les émotions impliquent des tendances à agir de certaines manières et à ne pas agir d’autres manières.
Du comportement :
Les comportements liés aux émotions comprennent des changements de comportement facial, de posture et des comportements instrumentaux spécifiques à une situation, tels que le retrait ou la lutte.
De la physiologie périphérique :
Les émotions impliquent également des changements autonomes et neuroendocriniens qui anticipent et fournissent un soutien métabolique.
Les comportements liés aux émotions sont également la conséquence de l’activité somatique liée aux émotions.
2. Les émotions se développent dans le temps
Les émotions sont généralement considérées comme se développant en quelques secondes ou minutes.
Une façon de saisir cette dynamique est d’utiliser le modèle modal de l’émotion. Le modèle modal de l’émotion réunit des caractéristiques communes à de nombreuses approches différentes de l’émotion.
La figure ci-dessus présente la séquence situation-attention-évaluation-réponse spécifiée par le modèle modal :
La séquence commence par une situation psychologiquement pertinente.
Cette situation mobilise notre attention, car elle se réfère soit :
Aux caractéristiques de l’environnement externe (par exemple, un chien menaçant qui s’avance vers nous en grognant durant une promenade à la campagne)
À l’activation de représentations internes (par exemple, la pensée que je pourrais être poursuivi par un chien menaçant).
Qu’elles soient externes ou internes, les situations sont étudiées et une évaluation est menée en fonction de leur signification par rapport aux objectifs actuels de l’individu.
Cette évaluation contextuelle donne lieu à une réponse qui prend la forme de changements vaguement couplés des systèmes de réponse expérientielle, comportementale et physiologique qui caractérisent les émotions.
3. Les émotions peuvent être soit utiles, soit nuisibles, selon le contexte.
Les émotions peuvent être utiles :
Elles guident de manière appropriée le traitement sensoriel.
Elles améliorent la prise de décision.
Elles fournissent des informations concernant la meilleure ligne de conduite.
Elles nous informent sur les intentions comportementales des autres.
Elles motivent des comportements socialement appropriés qui modifient de manière souhaitable la situation ayant donné lieu à l’émotion.
Par exemple, ce sont :
Des moments de peur qui nous amènent à éviter des risques ou à agir dans une démarche de prévention.
Des moments de bonheur ou de proximité qui renforcent des amitiés et des sentiments de connivence.
Des moments de colère qui nous poussent à nous battre pour des causes qui nous tiennent à cœur.
Les émotions peuvent être nuisibles :
Elles sont d’une intensité, d’une durée, d’une fréquence ou d’un type inadapté à une situation particulière, qui fait qu’elles faussent la cognition et le comportement.
C’est le caractère nuisible de certaines émotions négatives qui motive souvent une réflexion sur la régulation des émotions.
Par exemple, ce sont :
Des sentiments de colère qui conduisent à des réactions inappropriées qui amènent à se faire du mal ou à faire du mal à autrui.
Des réactions de rire ou d’humour inappropriées qui peuvent se révéler offensantes dans certains contextes.
De l’anxiété et du stress qui peuvent paralyser un élève lors d’une évaluation ou un adulte lors d’un entretien ou une présentation.