Les fondements du béhaviorisme
Le béhaviorisme est une approche systématique en psychologie pour comprendre et analyser le comportement observable des humains et plus largement des animaux.
Son origine remonte à Ivan Pavlov, un physiologiste russe qui a montré qu’un réflexe (une réaction involontaire) pouvait se produire en réponse à un stimulus qui ne lui était pas lié auparavant.
En travaillant avec des chiens, Pavlov a observé le réflexe de salivation. Ce réflexe se manifeste dans les conditions normales, par la production de salive lorsque de la nourriture entre en bouche.
Pavlov a observé qu’il pouvait se produire également en réponse à un stimulus totalement nouveau, dans ce cas, le son d’un métronome.
Ce faisant, Pavlov a démontré l’existence de réflexes conditionnels :
Le conditionnement répondant est l’apprentissage se faisant par une association répétitive entre un stimulus neutre et un stimulus inconditionnel.
Le stimulus neutre devient un stimulus conditionnel à terme et n’aura plus besoin du stimulus inconditionnel pour enclencher la réponse
Le psychologue John B. Watson a poussé l’expérimentation plus loin et croyait que tout comportement s’apprend. Par exemple, les phobies s’apprennent à travers le processus de conditionnement. Il s’est mis à le prouver avec l’expérience controversée du petit Albert.
John B. Watson a avancé le point de vue extrême que la psychologie n’avait pas à utiliser des termes tels que conscience, esprit ou images, mais que le comportement lui-même était suffisant.
Une chercheuse, collaboratrice de Watson, Mary Cover Jones a également a montré que de la même façon, les phobies créées par conditionnement pouvaient être annulées par un processus de contre-conditionnement. Cette découverte a ouvert le champ de la thérapie comportementale.
Le béhaviorisme suppose que tous les comportements sont soit des réflexes produits par une réponse à certains stimuli dans l’environnement, soit une conséquence de l’histoire de l’individu.
Il prend en compte :
Les phénomènes de renforcement et la punition, dans le cadre du réflexe opérant mis en évidence par B.F. Skinner.
L’état de motivation actuel de l’individu :
La motivation est essentiellement extrinsèque (extérieure) à l’individu.
Les comportements qui sont renforcés par l’environnement sont plus susceptibles de réapparaître que ceux qui ne le sont pas où que ceux qui ont été punis.
L’individu recherche donc la récompense et il évite la punition.
Le contrôle du stimulus
C’est un phénomène qui se produit lorsqu’un individu se comporte d’une manière en présence d’un stimulus donné et d’une autre manière en son absence.
Tout stimulus qui modifie le comportement de cette manière est appelé stimulus discriminatoire.
Le contrôle de stimulation du comportement se produit lorsque la performance d’un comportement particulier est contrôlée par la présence ou l’absence d’un stimulus discriminatoire.
Par exemple, la présence d’un panneau de signalisation stop (stimulus discriminatoire) à un carrefour augmente la probabilité d’un comportement de « freinage ».
Le béhaviorisme s’appuie sur l’expérimentation et la mesure, toutes deux scientifiques, ce qui a été une avancée pour l’époque. Il a visé à établir une relation statistiquement significative entre des variables de l’environnement et le comportement étudié sans faire appel au psychisme comme explication des actes ou du comportement.
La recherche en psychologie est rapidement passée à autre chose, notamment avec l’avènement du cognitivisme qui s’est intéressé au fonctionnement complexe et invisible de l’esprit humain.
Toutefois, de nombreux apports du béhaviorisme restent signifiants et utiles jusqu’à aujourd’hui grâce à de nombreux développements de la recherche qui y sont liés. Ce sont par exemple à travers l’utilité du renforcement positif, du modèle ABC ou de l’analyse appliquée du comportement.