Modérateurs internes et externes de la gestion de classe des nouveaux enseignants
Il est normal qu’un nouvel enseignant rencontre au minimum des difficultés occasionnelles au sujet de sa gestion de classe. Ces difficultés sont influencées par deux types de modérateurs :
Internes s’ils concernent ses compétences actuelles en gestion de classe.
Externes s’ils concernent les caractéristiques des élèves, des classes et du contexte.
Les caractéristiques de l’enseignant et de la classe peuvent contribuer à la variation des pratiques de gestion de classe et des effets sur les élèves (Greenberg & Abenavoli, 2017).
Ces deux modérateurs vont interagir et un nouvel enseignant inexpérimenté rencontrera plus de difficultés avec une classe difficile qu’un collègue expérimenté. De même, un nouvel enseignant inexpérimenté peut s’en sortir honorablement avec une classe calme et tranquille.
En ce qui concerne les modérateurs internes, les enseignants débutants n’ont pas tous la même préparation et la même capacité à faire face aux exigences de la gestion de classe (Greenberg et coll., 2016) :
Certains enseignants entrent en classe en se sentant préparés. Ils vivent les défis comme des occasions stimulantes de développement.
D’autres peuvent vivre dans ces mêmes conditions comme accablantes, épuisantes sur le plan émotionnel et de nature à les désillusionner.
Ces facteurs doivent être pris en compte par les écoles, car les pratiques de gestion de classe peuvent avoir une incidence indirecte :
Sur les résultats des élèves en influant sur leur engagement des élèves (Oliver & Reschly, 2007)
Sur la satisfaction et la motivation des enseignants (Harmsen, Lorenz, Maulana, & van Veen, 2018 ; Rimm-Kaufman & Hamre, 2010), ce qui influence leur volonté de continuer dans cette profession.
La solution évidente semble être un développement professionnel et un coaching pédagogique en gestion de classe pour les nouveaux enseignants. Toutefois, il est également utile de prendre en considération deux dimension spécifiques qui peuvent modérer potentiellement l’impact de la formation :
Le niveau de détresse ressenti par l’enseignant lorsqu’il commence à enseigner (Greenberg et coll., 2016) :
Le stress des enseignants et les attitudes reflétant l’épuisement professionnel peuvent nuire à l’investissement dans la qualité de l’enseignement et à la valeur intrinsèque de la carrière (Ema Ushioda et Dörnyei, 2012).
Le stress peut être lié à la qualité de la pratique des enseignants et aux résultats des élèves (Arens & Morin, 2016 ; Hoglund, Klingle, & Hosan, 2015).
L’ampleur des mauvais comportements à laquelle il est confronté lors de sa première expérience en classe (American Federation of Teachers, 2015 ; Musci, Pas, Bettencourt, Masyn, Ialongo, & Bradshaw, 2019) :
Les classes varient considérablement en ce qui concerne le degré de difficulté et de perturbation du comportement des élèves au début de l’année scolaire (Ma & Willms, 2004).
Les enseignants sont confrontés à des classes d’élèves qui varient considérablement en ce qui concerne le degré de conformité, de respect des tâches et de perturbation (Jennings & Greenberg, 2009).