Planifier l’apprentissage autonome en fonction du temps disponible et du contexte
Un élève peut planifier son travail en fonction de son ressenti :
Qu’est-ce qu’il lui semble qu’il lui faut connaitre pour atteindre les résultats qu’il vise ?
De quel temps dispose-t-il pour atteindre ses objectifs ?
Dans ce cadre, il va réguler sa planification de ses apprentissages sur base de ce qu’il sait et sur base de ce à quoi il est attentif actuellement. Il va tenter d’optimiser l’atteinte de ses objectifs.
Trois paramètres qui influencent la planification des apprentissages
Les récompenses
L’apprentissage de certains contenus sera priorisé et sera mieux réalisé s’il est associé à une forme de récompense, qu’elle soit :
Intrinsèque :
Par exemple pour développer une satisfaction personnelle liée à leur maitrise ou pour rencontrer un intérêt individuel pour la matière.
Extrinsèque :
Certains contenus sont très susceptibles d’intervenir lors d’une évaluation future et leur maitrise peut être un facteur crucial entendu pour la réussite et l’atteinte des objectifs personnels.
Ces récompenses ont une influence sur la sélection de certains éléments à apprendre par rapport à d’autres. La sélection prioritaire d’éléments avec une récompense plus élevée (par exemple une plus grande probabilité d’être testé) améliorera souvent le résultat attendu.
Une absence de contrainte de temps
Certains élèves peuvent avoir au départ des objectifs personnels de maitrise élevée. Ils peuvent également percevoir qu’ils ont suffisamment de temps et que celui-ci ne constitue pas une limite. La date de l’évaluation est encore éloignée. Dans cette situation, ils auront tendance à ne pas sélectionner les éléments déjà compris et appris précédemment.
Ils vont plutôt consacrer la majeure partie de leur temps d’étude actuel aux éléments plus difficiles et non encore pleinement compris. En ce sens, il y a une tendance au perfectionnisme.
La démarche peut être avantageuse, sauf si le temps disponible est surestimé ou si les stratégies d’apprentissage mises en œuvre sont globalement inefficaces, car cela se traduira par un gaspillage de ressources.
Une contrainte de temps
Lorsque le temps d’étude devient plus limité, par exemple dans la dernière ligne droite avant une évaluation, les élèves vont miser sur la rentabilité. Ils vont passer plus de temps à étudier les éléments plus faciles à apprendre et très susceptibles d’être mobilisés lors de l’évaluation.
Dans ce cas, les élèves tentent d’optimiser leur apprentissage compte tenu des contraintes de leur situation. S’ils ne disposent pas de suffisamment de temps pour apprendre les éléments les plus difficiles, il est raisonnable de se concentrer sur les éléments les plus faciles pour maximiser le niveau de performance lors de l’évaluation.
Cette démarche est avant tout pragmatique. Le risque est de réaliser trop tard que le temps restant est limité et de devoir baisser ses attentes de réussite.
Planifier en fonction du contexte
De manière générale, en ce qui concerne les contenus à apprendre, les élèves ont tendance à choisir les éléments les plus faciles à étudier en premier. Ils passent ensuite aux éléments plus difficiles s’il y a suffisamment de temps pour le faire. La démarche est une approche raisonnable pour maximiser la performance.
Une approche de planification peut optimiser le comportement dans certains contextes. D’autres planifications sont plus optimales dans d’autres conditions de tâche. Les élèves doivent utiliser plusieurs modes de planification pour maximiser efficacement l’atteinte de leurs objectifs d’apprentissage dans différentes situations.
Par exemple s’il y a suffisamment de temps, une pratique de récupération espacée peut être idéale. Lorsque le temps manque, le bachotage devient la bonne solution.
Un autre facteur d’importance vient des contenus à étudier, de leurs supports, de leur structuration et de leur logique interne.
De fait, les élèves ne pourront pas toujours allouer directement plus de temps aux éléments les plus faciles à apprendre ou les plus utiles.
Différentes situations peuvent créer des interférences :
Les différents éléments à apprendre peuvent être présentés dans un format séquentiel dans les supports de cours. Certains éléments qui paraissent moins essentiels peuvent être des prérequis pour comprendre et apprendre des contenus plus importants. L’ordre d’apprentissage peut être contraint et il peut ne pas être possible de changer cet ordre.
Les différents éléments à apprendre peuvent être présentés dans un format qui n’impose pas un ordre plutôt qu’un autre. Cependant, la détermination de ce qui est prioritaire par rapport à ce qui l’est moins peut être peu évidente :
Dans une liste, ce sont les premiers éléments et les derniers qui attirent le plus l’attention.
La même chose se produit dans un cours où les premiers et derniers chapitres attirent plus l’attention que ceux au centre.
De même, la position des éléments dans un organisateur graphique influence en partie l’ordre dans lequel les éléments sont sélectionnés pour être étudiés.
De même dans un tableau, les éléments à gauche attirent plus l’attention que les éléments à droite par exemple.
En conclusion
Une planification basée sur le ressenti, des modèles imparfaits des mécanismes de l’apprentissage et une compréhension imparfaite des objectifs d’apprentissage risque de manquer de performance.
Le facteur crucial est la sélection des bonnes stratégies, dans les temps, et centrées sur les bons contenus. Ceci impose pour les élèves :
Une parfaite compréhension de ce que recouvrent les objectifs d’apprentissage et les critères de réussite qui leur sont associés.
Des compétences en matière d’organisation, de planification et de gestion du temps.
La connaissance de stratégies cognitives et métacognitives appropriées.
L’enseignant a un rôle à jouer dans ses démarches. Il doit assurer d’enseigner les contenus de son cours, mais également d’expliquer à ses élèves comment les apprendre et comment atteindre dans les temps les objectifs d’apprentissage qu’il leur a fixés.