Prendre en compte l’appartenance scolaire des élèves
En tant qu’enseignants, nous avons tendance à nous concentrer sur le contenu à enseigner, sur la manière de présenter ce contenu et sur nos attentes à ce que les élèves comprennent et apprennent. Nous avons un programme à enseigner et nous voulons qu’une large majorité d’élèves réussisse.
L’accent mis sur ces aspects peut nous amener à négliger ce que les élèves ressentent effectivement en classe et la dynamique sociale qui y est associée. Est-ce qu’ils se sentent à leur place ? Est-ce qu’ils se sentent concernés, mis au défi et sont prêts à fournir les efforts nécessaires ?
Les membres du corps enseignant commencent chaque cours en se demandant comment ils seront perçus, comme cela fonctionnera aujourd’hui. Ils espèrent que leurs élèves profiteront de leur enseignement.
Mais tout cela n’est qu’une moitié de l’équation. De leur côté, les élèves arrivent en classe avec leurs propres ressentis, attentes, questions et préoccupations. Parmi celles-ci, nous pouvons citer les suivantes :
Avec mes spécificités, suis-je à ma place dans une classe, une école ou un cours comme ceux-ci ?
Suis-je suffisamment intelligent ou capable pour réussir une matière comme celle-ci ?
Est-ce que l’enseignant et les autres élèves respecteront mes difficultés et faiblesses éventuelles ?
Le couplage, entre les préoccupations internes et la dynamique sociale présente dans la classe, détermine et influence la manière dont les élèves perçoivent les événements et y répondent.
Dans les contextes éducatifs, ces réponses peuvent contribuer ou nuire à la motivation et à la réussite. Les élèves, qui se sentent faire partie d’un groupe minoritaire et reconnaissable comme diffèrent, ont tendance à être particulièrement attentives aux dynamiques sociales négatives et plus susceptibles d’en subir les effets néfastes. Certains cours, certaines filières ou certaines écoles sont associés à certains types spécifiques d’élèves qui y correspondent et d’autres qui y correspondent moins. L’appartenance à un groupe ou à un autre peut modifier comment un élève se sent à l’école.
Deux dynamiques psychologiques sont particulièrement importantes pour la réussite scolaire des élèves issus de groupes sous-représentés :
Les croyances relatives à leur intelligence par rapport à ce qui leur parait requis pour bien réussir.
La conscience des stéréotypes négatifs qui leur correspondent et qui peuvent.
La manière dont l’école gère ces croyances par rapport à l’intelligence et traite les risques liés aux stéréotypes perçus peut avoir une influence sur le sentiment d’appartenance des élèves et par conséquent sur leur épanouissement scolaire.