Adopter la logique de l’enseignement explicite
Un enseignant ne va pas appliquer un enseignement explicite à la lettre en un jour, ni en suivant une formation de plusieurs jours ni en lisant un livre à son sujet. Cela ne peut se passer que par une pratique délibérée accompagnée d’échanges et d’un travail réflexif dans le contexte de ses classes. L’enseignement explicite est un processus à moyen et long terme. Il se met en œuvre étape par étape et n’est jamais un état de fait totalement acquis. L’enseignant continue à s’interroger tout le long du parcours.
L’enseignant explicite nous amène à confirmer certaines de nos pratiques en les affinant. Nous en adoptons parallèlement des nouvelles, nous en abandonnons d’autres. L’enseignement explicite n’est pas figé. Les enseignants en appliquent les principes en utilisant leur propre personnalité et leur expertise professionnelle.
Un prérequis à son acceptation et à son adoption est que les principes sur lesquels se fonde l’enseignement explicite doivent correspondre aux convictions personnelles de l’enseignant sur l’éducation, l’enseignement et l’apprentissage. Même s’il est guidé par l’enseignant, l’enseignement explicite est centré sur l’apprentissage de l’élève. L’engagement de ceux-ci dans un traitement cognitif pertinent est sollicité. L’élève est mis en activité d’une manière calibrée pour soutenir ses apprentissages.
L’enseignement explicite ne présente pas de rupture brutale avec une forme d’enseignement plus traditionnel, ni de charge de travail excessive, ni de grande difficulté dans sa mise en place. Face à la tradition pédagogique, il est avant tout une évolution, une amélioration et une optimisation, toutes trois établies dans la perspective d’une éducation fondée sur des données probantes.
L’enseignement explicite est une approche éclairée par des données probantes, modulable et souple, que chaque enseignant adapte en équipe, aux spécificités de sa matière et aux caractéristiques de son public. Un enseignement explicite des mathématiques au primaire ressemblera peu en matière de pratiques particulières à un enseignement explicite en histoire en fin de secondaire. Tous deux continueront à respecter l’essentiel des principes sur lesquels se fonde l’enseignement explicite.