L’impact de la lecture sur l’écriture
Dans une méta-analyse, Graham et ses collaborateurs (2018) ont examiné si la performance en écriture des élèves lors de la scolarité obligatoire est améliorée par des interventions en lecture.
Il apparait nettement que l’enseignement de la lecture renforce l’écriture. Il entraîne des effets statistiquement significatifs pour une mesure globale de l’écriture (taille d’effet = 0,57) et des mesures spécifiques de la qualité de l’écriture (TE = 0,63), des mots écrits (TE = 0,37) ou de l’orthographe (TE = 0,56). L’impact de l’enseignement de la lecture sur l’écriture s’est maintenu dans le temps (TE = 0,37).
Le fait de demander aux élèves de lire un texte ou d’observer d’autres personnes interagir avec un texte a également amélioré les performances en matière d’écriture. Il produit un impact statistiquement significatif sur une mesure globale de l’écriture (TE = 0,35) et sur des mesures spécifiques de la qualité de l’écriture (TE = 0,44) ou de l’orthographe (TE = 0,28).
Ces résultats confirment que les interventions en lecture peuvent améliorer les performances des élèves en matière d’écriture. Il existe une relation bidirectionnelle entre la lecture et l’écriture (Shanahan, 2016).
L’augmentation des interactions des élèves avec le texte améliore les performances des élèves en matière d’écriture. La lecture peut et doit faire partie de nos efforts pédagogiques pour améliorer l’écriture des élèves.
Parallèlement, la plupart des pratiques efficaces d’enseignement de l’écriture se concentrent sur l’augmentation de la quantité d’écrits des élèves ou sur l’enseignement direct de compétences, de processus ou de stratégies d’écriture (par exemple, Graham et coll., 2015).
Les résultats de la méta-analyse de Graham et ses collaborateurs (2018) soutiennent l’affirmation selon laquelle la lecture et l’enseignement de la lecture devraient faire partie d’un programme d’enseignement de l’écriture bien équilibré.
Toutefois, malgré l’impact positif des interventions en lecture sur les performances des élèves en écriture, ce serait une erreur de supposer que l’écriture n’a pas besoin d’être enseignée directement. Il ne suffit pas d’enseigner la lecture et d’augmenter l’interaction des élèves avec le texte. Si les interventions en matière de lecture constituent l’un des nombreux moyens d’améliorer l’écriture des élèves, elles ne doivent toutefois pas remplacer les interventions en matière d’écriture.