Proposer un choix ou la deuxième phase d’un continuum d’intervention
Dans le cadre d’une perturbation mineure (bavardage, distraction ou non-respect des consignes), le continuum des interventions suggère un rappel de la règle neutre. Si l’élève obtempère, l’évènement prend alors fin, l’enseignant pouvant profiter de l’opportunité pour délivrer un renforcement positif sur le comportement attendu maintenant exprimé.
Cependant, il se peut également que l’élève ne prenne pas conscience du décalage entre ce qui est attendu et le comportement qu’il exprime. La perspective de l’écoute relationnelle (Carl Rogers) viserait alors à entamer le dialogue pour faire évoluer l’élève.
Ce n’est pas l’option privilégiée par le soutien au comportement positif pour la simple et bonne raison que ce processus demande du temps. Le risque est bien réel de prendre plus de deux minutes pendant lesquelles l’enseignant ne s’occupe plus directement de sa classe. C’est pourquoi à la suite de cette première étape, en cas d’insuccès, une autre démarche est privilégiée.
L’enseignant prend pleinement une position d’adulte neutre et assertive, il met en évidence le comportement répréhensible de l’élève. Il confronte à l’élève à ce décalage entre le comportement exprimé et le comportement attendu pour qu’il mette fin à ce comportement.
L’enseignant encourage et établit un contrat tacite avec l’élève en vue d’un changement de comportement. Cette position implique principalement l’utilisation des techniques de questionnement. Concrètement, il propose à l’élève un choix :
Soit il adopte le comportement attendu.
Soit il encourt la conséquence prévue lors de ce type de comportement.
L’élève garde le pouvoir de décider comment il va changer. Ce type de démarche est dans l’esprit de la théorie du choix développée par Francine Bélair et inspirée des travaux de William Glasser.
Dans un certain nombre de situations, cette approche peut être adéquate et suffisante. L’élève, sans stress induit, en gardant son autonomie, réalise ce qu’il doit faire pour se conformer. Il peut réagir dans le bon sens et l’incident disciplinaire se retrouve terminé.
Le fait de proposer un choix favorise chez l’élève une prise de décision autonome. L’enseignant n’est pas dans la confrontation, il propose à l’élève de décider de ce qu’il va faire en connaissance de cause. L’échange est bref, fait à proximité et discret.
L'élève pose alors un choix.
Ce type d’approche, mis en œuvre plus largement, peut amener à établir avec une classe des règles de fonctionnement qui lui sont propres. Ce n’est pas une perspective privilégiée par défaut dans le cadre du soutien au comportement positif. Le soutien au comportement positif utilise toutefois cette étape du choix dans la progression au sein du continuum dans le cadre d’interventions pour des perturbations mineures qui s’y prêtent.