Comprendre le fonctionnement de l’effet test et de la pratique de récupération
L’effet test apporte la preuve que l’évaluation, dans sa dimension de pratique de récupération, indépendamment de toute notation, constitue en elle-même un élément favorisant l’apprentissage.
Les élèves reçoivent régulièrement l’injonction de leurs enseignants de revoir leur cours. La stratégie spontanée adoptée est souvent de relire leur cours, de les remettre en ordre, de les surligner ou de produire un résumé.
Cependant, de nombreuses recherches montrent que la simple révision (par relecture ou remise en forme) des contenus à mémoriser, bien que nécessaire, conduit toujours à des performances décevantes lorsqu’elle est pratiquée seule. Ces stratégies tendent à créer des illusions de connaissances et trompent notre jugement sur l’apprentissage.
Le même temps peut être utilité à meilleur escient en y intégrant une pratique de récupération. Durant cette phase, en gardant son cours fermé, l’élève est amené à retrouver par lui-même et à produire, sous différentes formes, les informations mémorisées. Cela produit l’effet test. Dans un second temps, il vérifie ses réponses et à partir de cette rétroaction réapprend ce qu’il n’avait pas été capable de récupérer.
Cette pratique constitue un grand classique, mais peut aussi être pratiquée spontanément par les élèves ou incitée et soutenue par leurs parents. De nombreuses données montrent la pertinence de cette pratique dans de nombreux domaines (Brown, Roediger et McDaniel, 2016), et ce à tous les niveaux de la scolarité ou chez l’adulte.
Un effet test, quoique plus faible, intervient même lorsque l’apprenant n’a pas la possibilité de vérifier si les réponses qu’il donne sont correctes ou pas. Cependant, cet effet est amélioré dans la situation où il y a une vérification de l’exactitude et une rétroaction. Une nuance est qu’il faut déjà avoir des connaissances sur le sujet sur lequel on s’exerce à la pratique de récupération. Si toutes les réponses sont insuffisantes, il n’y aura pas d’effet test.
L’effet test ne se réduit pas à une régulation relevant d’un processus métacognitif, où l’élève découvre ce qu’il connait et ne connait pas et complète son étude dans la foulée.
L’effet de test se traduit directement sur les processus d’apprentissage mis en œuvre dans des situations d’évaluation. Pour comprendre la nature de ces processus, il faut s’intéresser de manière plus précise à certains aspects des conditions de réalisation de ces tests.
Un facteur important est l’optimisation du délai entre apprentissage et évaluation. Un autre est la nature des contenus d’apprentissage sur lesquels porte le test.