Lorsque la rétroaction arrive trop tard pour être utile
La rétroaction doit permettre aux élèves de réfléchir sur leur travail et de s’en servir pour apprendre et progresser lors de l’évaluation suivante.
Le risque est que les informations liées à la rétroaction n’arrivent pas à temps pour être utiles au travail ultérieur des élèves.
Il existe souvent des contraintes contextuelles de calendrier pour les tâches d’évaluation. Si la rétroaction accompagne la notation, ces contraintes s’appliquent également aux calendriers de processus qu’elle entraine.
Il est prouvé que lorsque les élèves doivent attendre longtemps pour obtenir une rétroaction sur leur travail, leur engagement envers cette information est limité. Ils s’en servent moins ce qui réduit le bénéfice de la rétroaction.
Cela peut signifier qu’au moment où les élèves ont l’occasion de s’engager face à une rétroaction, il peut être trop tard pour que cette information informe leur apprentissage en cours. Ils ont déjà effectué une série de tâches depuis ou ils sont incapables de l’appliquer au travail en cours.
De plus, la rétroaction sur les tâches qui ont lieu vers la fin d’un module, juste avant une évaluation sommative, est perçue comme non pertinente. En effet, les élèves n’ont plus l’occasion d’appliquer les conseils dans de bonnes conditions.
La rétroaction relative aux tâches d’évaluation effectuées au début d’un module est plus susceptible d’être consultée que ceux relatifs aux tâches d’évaluation effectuées plus en fin de module. Ainsi, l’emplacement temporel des événements de rétroaction peut souvent positionner involontairement les élèves comme des destinataires passifs de l’information, avec un pouvoir d’action limité.
Dans de nombreux cas, les commentaires sont plus utiles :
Avec un délai suffisant pour leur prise en compte avant une évaluation sommative.
Avec un délai court après la réalisation de la production sur laquelle ils portent.
La conséquence est que la rétroaction gagne à s’associer à des productions essentiellement formatives. Lorsque la rétroaction est mêlée à une notation sommative, elle perd une grande partie de son potentiel d’amélioration pour l’élève.