Associer dialogue formatif et vérification de la compréhension en enseignement explicite
Les questions posées par l’enseignant en classe peuvent être utilisées pour encourager les élèves à exprimer et à développer leur raisonnement sur la matière en cours d’apprentissage. Leur réflexion peut porter sur leurs propres idées ou démarrer de celles exprimées par d’autres.
Dans le cadre du processus, l’attention des élèves peut ainsi être stimulée régulièrement ce qui se traduit par plus d’apprentissages effectifs en classe. Ces échanges et ces réflexions constituent une démarche essentielle pour développer la compréhension en classe à travers le questionnement.
Ces démarches fonctionnent potentiellement aussi bien dans un cours de langues que dans un cours de mathématiques. Elles s’appliquent dans chaque matière lorsque de nouvelles connaissances sont enseignées. Elles sont pertinentes aussi longtemps que le développement d’une compréhension en profondeur des connaissances est visé.
L’enseignant pose des questions de la manière suivante dans le cadre de la vérification de la compréhension :
Il pose une question à toute la classe.
Il laisse suffisamment de temps pour que tous ses élèves puissent réfléchir et il est attendu qu’il le fasse.
L’enseignant active alors la stratégie think-pair-share et ses élèves s’échangent les réponses par praires. Il peut également mobiliser des ardoises effaçables si c’est pertinent.
L’enseignant désigne alors au hasard ou intentionnellement un ou plusieurs élèves pour répondre. Il peut également utiliser un visualiseur pour projeter la réponse d’un élève si c’est pertinent.
À ce stade, une fois la vérification de la compréhension pleinement entamée, l’enseignant amorce une démarche de dialogue formatif. En fonction de la réponse donnée par un ou plusieurs élèves, il déclenche des questions de suivi :
Si la réponse est incomplète :
Je voudrais que vous réfléchissiez à la manière dont la réponse qui vient d’être partagée peut être améliorée (ou complétée ou approfondie).
Je voudrais que vous réfléchissiez à ce qui peut être ajouté à la réponse qui vient d’être donnée.
Si la réponse est erronée :
Je voudrais que vous réfléchissiez si vous êtes-vous d’accord avec la réponse qui vient d’être donnée ? Dans ce cas, l’enseignant peut demander aux élèves de lever la main pour savoir s’ils sont d’accord ou non.
Dans la foulée, il choisit un élève qui n’était pas d’accord. Il lui demande de donner une raison. Puis il donne la parole à un élève qui était d’accord pour donner son point de vue après écoute de l’avis. Le processus peut être répété.
Le dialogue est formatif dans le sens où l’enseignant vise à développer, compléter, corriger et approfondir la compréhension de ses élèves de manière ciblée et intensive. L’enseignant enquête et agit, implique, fait réfléchir et participer tous ses élèves.
L’idée est qu’il est plus utile d’agir de cette manière que d’enseigner à nouveau les contenus de la même manière. Si quelque chose n’a pas été compris la première fois, il est utile de procéder à des ajustements ciblés en impliquant les élèves.
Un élément essentiel pour le bon déroulement du processus est que les enseignants doivent faire preuve de patience. Ils doivent attendre que les différentes idées soient révélées avant de commencer à poser des questions de clarification, d’orienter les réponses ou de donner la bonne réponse eux-mêmes. L’enseignant fournit un étayage si nécessaire, mais en laissant à ses élèves le temps de développer leurs réponses au départ de là où ils en sont.
Le dialogue formatif implique une recherche de preuves de l’apprentissage des élèves et un retour d’information en direct qui fait réfléchir tous les élèves. Nous sommes profondément dans une démarche d’enseignement adaptatif dont tous les élèves peuvent profiter, qu’ils soient au stade de l’établissement de la compréhension ou de la récupération en mémoire.