Associer les sanctions à la visée éducative de l’enseignement explicite du comportement
Les écoles sont assez naturellement confrontées à un certain nombre de défis liés à des comportements perturbateurs et antisociaux majeurs de certains élèves ou de certains groupes d’élèves.
De plus, la présence diffuse à soutenue de certains écarts de conduite mineurs peut également se manifester couramment au sein de certaines classes d’un établissement scolaire. Cela représente un coût réel pour la qualité de l’enseignement et le bien-être des élèves et des enseignants.
Le comportement de ces élèves, qu’il corresponde à des perturbations mineures ou majeures interfère avec l’apprentissage de la classe. Il détourne des ressources et du temps d’enseignement. Il peut contribuer à l’épuisement professionnel des enseignants ou au minimum à une diminution de leur bien-être et de leurs performances propres. Il éloigne une école de l’atteinte de ses missions et ce sont les élèves les plus fragiles qui en paient le prix le plus élevé.
Pour faire face à ces situations, les écoles et les enseignants répondent souvent aux élèves perturbateurs par des approches essentiellement punitives. Bien que de telles interventions soient essentielles, elles ne sont pas toujours pensées dans une optique de résolution des difficultés. Souvent, elles sont mises en œuvre dans l’objectif de pouvoir éliminer rapidement les perturbations du cadre où elles apparaissent, souvent en déplaçant le problème.
Celles-ci ont une efficacité limitée et constituent souvent des solutions à court terme pour ce qui peut devenir souvent un problème chronique de longue durée.
Peu de données probantes viennent appuyer les pratiques d’exclusion systémique des élèves problématiques. Souvent, des approches punitives peuvent tendre à maintenir, accentuer ou déplacer les difficultés rencontrées plus qu’à le résoudre. Elles peuvent de même entrainer des effets collatéraux.
L’un de ces effets collatéraux est le rapprochement et le regroupement des pairs antisociaux, ce qui peut accroître leur comportement antisocial. De plus, ces approches tendent à toucher de manière disproportionnée les élèves présentant des troubles émotionnels et comportementaux, contribuant ainsi indirectement à leur désengagement scolaire, à la perte d’opportunités d’apprentissage et à leur décrochage potentiel.
Ces approches liées aux interventions doivent elles-mêmes au contraire se penser dans un cadre éducatif. Celui-ci inclut des démarches qui visent à changer le comportement en question en permettant aux élèves d’apprendre le comportement attendu et d’en mesurer l’intérêt par un enseignement explicite du comportement. Les sanctions doivent être pensées pour favoriser le comportement attendu et éviter des effets secondaires qui renforceraient les comportements non voulus, elles doivent être incluses dans le cadre d’une démarche éducative plus globale.