Assumer l’incertitude et garder un état d’esprit positif en gestion de classe
En classe, l’enseignant se trouve rarement en territoire complètement conquis. Les élèves ne sont pas automatiquement et totalement ralliés d’emblée à sa cause. Épisodiquement, il peut faire face à des résistances de la part de ses élèves et devoir agir face à certaines incertitudes.
L’école n’est jamais la stimulation unique ni la priorité, auxquelles sont sensibles les élèves. Les priorités sont fluctuantes et le traitement des émotions est encore fragile à l’adolescence.
Tout élève peut s’engager et interagir positivement dans le cadre de la classe. De même, de temps à autre, un élève est susceptible de se désengager des activités scolaires pour éviter la difficulté des tâches qui lui sont proposées ou pour privilégier des activités annexes plus distrayantes ou divertissantes.
L’enseignement peut être amené à y réagir.
Un piège pour l’enseignant pourrait être de vouloir rendre le contenu à enseigner trop systématiquement attrayant ou personnalisé face aux intérêts des élèves. Trop rechercher l’intérêt des élèves avant tout est susceptible d’être une dérive qui peut se faire au détriment des apprentissages, quand cela amène de la distraction et éloigne des objectifs d’apprentissage.
L’école ne doit pas chercher à jouer à armes égales avec les autres dimensions sociales et personnelles de l’élève. Elle dispose d’un avantage bien réel sur lequel les enseignants capitalisent. Elle est une norme sociétale et l’éducation est une valeur partagée. Même si les élèves ne sont pas naturellement motivés par l’école, sa fréquentation est obligatoire et représente une convention culturelle à laquelle ils adhèrent.
Quoiqu’il se passe dans une situation où des perturbations ont lieu dans une classe, sauf cas extrêmes, pour l’enseignant, il est important de garder une perspective positive et de rester maitre de ses émotions. Particulièrement lorsqu’une interaction avec un élève perturbateur mène à l’établissement d’une sanction.
Nous devons clairement laisser signifier par nos attitudes que notre objectif est de rétablir l’intégration productive de l’élève perturbateur dans la normalité de la classe, selon le cadre précédemment convenu.
Lors de la résolution d’un problème de comportement, la manière dont l’enseignant va gérer la situation, que ce soit au niveau de la communication verbale ou non verbale, aura un impact sur la relation ultérieure. Non seulement cet impact se manifestera vis-à-vis de l’élève fautif, mais également face aux autres élèves, indifféremment de l’issue en matière de sanction attribuée.
Il est important de rester calme, de s’assurer que l’élève comprend la situation et d’appliquer les règles établies, de façon juste et équilibrée, avec neutralité. L’enjeu est de maintenir les relations pendant un conflit et au-delà de celui-ci.
Dans toute perturbation manifestée en classe, un élève à un moment donné pose un choix et prend des décisions sur la façon de se comporter. À ce titre également, au-delà des conséquences, tout le monde peut se tromper et chacun a la possibilité d’apprendre de ses erreurs. C’est d’autant plus vrai, fondamental et essentiel pour les enfants et les adolescents.
Une façon pour l’enseignant de signifier clairement cette croyance est, une fois le problème réglé, de mettre de côté les émotions négatives ressenties lors de l’incident. Il s’agit de conserver un ton positif, respectueux et chaleureux dans nos relations futures avec l’élève. L’enseignant interagit ensuite avec l’élève concerné comme avec n’importe quel autre élève dans la classe. Il lui délivre du renforcement positif en fonction de l’amélioration et comportement et montre de l’attention à ses progrès au niveau des apprentissages.