Comparaison entre punition ou renforcement positif dans un cadre éducatif
Les résultats des recherches en psychologie sur la punition et le renforcement positif ont conduit à quatre conclusions qui ont de claires implications éducatives :
La punition s’avère souvent moins efficace que le renforcement positif :
Souvent, elle va venir supprimer temporairement un comportement, mais sans réellement l’affaiblir à long terme.
La raison principale est que la punition est souvent détachée du comportement punissable :
De ce fait, l’élève a du mal à lui donner sens et elle est rarement une occasion d’apprendre le comportement adapté.
Elle n’enseigne pas le comportement attendu à l’élève. Dans le meilleur des cas, elle arrête le comportement inadéquat.
Les modifications du comportement engendrées par la punition ne seront jamais aussi prévisibles que celles produites par le renforcement positif :
Dans certaines circonstances, la punition va tendre à figer le comportement plutôt qu’à l’éliminer et amener une certaine tension.
L’élève qui reçoit la punition peut en arriver à détester la personne qui a administré la punition et le lieu où il l’a subie. Il crée une association entre les deux qui peut avoir des conséquences défavorables pour lui.
La punition ne devient réellement efficace que lorsque l’individu adopte un autre comportement que nous pouvons ensuite soutenir par du renforcement positif :
Il est dès lors important de s’assurer que l’élève soit dans de bonnes conditions et accompagné dans l’apprentissage du comportement souhaité.
L’élève doit connaitre le comportement attendu et être en pleine capacité de l’exprimer.
L’intervention la plus efficace pour modifier des comportements inadéquats est le recours au renforcement positif :
Les stratégies générales liées au renforcement positif sont facilement adoptables par n’importe quel enseignant en classe sous des formes non tangibles, verbales ou non verbales, contingentes ou non contingentes.
En dehors des techniques habituelles non tangibles, il existe des approches plus organisées susceptibles d’être bénéficiaires dans des contextes plus difficiles. Ce sont par exemple :
Les systèmes d’économie à jeton : un élève se voit octroyer un jeton pour l’adoption de bons comportements, préalablement enseignés. Il peut les accumuler et les échanger par la suite contre un privilège.
La contingence de groupe : il s’agit d’une déclinaison des systèmes d’économie à jeton. L’ensemble des élèves d’une classe ou des équipes d’élèves accumulent des jetons en fonction des performances d’un membre du groupe ou de l’ensemble du groupe. Dans ce cadre, les élèves sont amenés à se soutenir mutuellement dans l’adoption des comportements attendus. La démarche entend agir sur la culture de classe et le sentiment d’appartenance des élèves.
En milieu scolaire, la majorité des systèmes de renforcement mise sur des approches nettement moins efficaces que le renforcement positif, comme le renforcement négatif, la punition ou le coût de la réponse.
Le système de coût de la réponse est un système d’économie à jetons où un élève peut se voir retirer des points ou des jetons qu’il a obtenus auparavant pour ses bons comportements.
Dans le cadre du renforcement négatif, le progrès dans l’adoption de comportements attendus se voir assorti du retrait d’une conséquence aversive. Par exemple, à la suite du bon comportement de ses élèves, un enseignant peut alléger le devoir qu’il allait leur donner.