Comprendre le défi de la rétroaction dans un contexte d’enseignement
On pourrait s’imaginer qu’avec plus de 100 ans de recherche sur le retour d’information, nous aurions des réponses claires à la question de savoir quel type de retour d’information est le plus efficace.
Malheureusement, c’est loin d’être le cas, car la rétroaction inclut de multiples facteurs liés aux apprentissages, à la motivation, aux émotions ou aux capacités d’un individu.
Il semble logique d’estimer que dans un contexte d’enseignement, la dimension la plus utile à mettre en avant en lien avec la rétroaction est le soutien à l’apprentissage.
Fournir une rétroaction efficace est toujours un défi, car au-delà de sa qualité, c’est la manière dont elle est mise en œuvre par l’élève et l’apprentissage qu’elle permet de générer qui sont réellement fondamentaux. Une rétroaction, aussi bien conçue soit-elle, à laquelle l’élève ne donne pas de suite se révèle être une perte de temps.
Dès lors, la conclusion qui s’impose est que la rétroaction la plus efficace est celle :
Qui précise ce que les élèves doivent faire pour améliorer leur apprentissage.
Que les élèves utilisent réellement pour améliorer leur propre apprentissage.
C’est sur ces deux points que nous devrions nous concentrer prioritairement pour chaque retour d’information fourni.
L’erreur à ne pas faire c’est de centrer la rétroaction sur l’examen des productions passées de l’élève et sur la phase d’enseignement et d’apprentissage qui précède. La rétroaction doit porter sur ce qu’il convient de faire maintenant. En ce sens, la rétroaction est un geste technique qui repose sur une expertise acquise de l’enseignant en ce qui concerne l’apprentissage de sa matière. Elle dépend de sa capacité à analyser là où se trouve l’élève et lui conseiller la prochaine étape.
Dans sa conception minimale, la rétroaction est une information fournie par une personne (enseignant, pair, parent, ordinateur…) concernant la performance d’un individu. Dans cette perspective, la rétroaction peut être vue comme une simple transmission d’informations qui met en rapport l’état actuel de performance en lien avec une performance attendue.
Cependant, l’impact de la rétroaction dépasse le champ de l’apprentissage au sens strict. La rétroaction ne peut être réduite à un processus cognitif impliquant uniquement un transfert neutre d’informations.
Dweck (2002) a montré que la rétroaction externe influence la perception que les élèves ont d’eux-mêmes et leurs croyances motivationnelles.
Allal (2007) a décrit la rétroaction comme une régulation sur les composantes cognitives et métacognitives d’une part, de régulation sur les composantes affectives et motivationnelles d’autre part.