Comprendre le rôle de la pratique guidée en enseignement explicite par une analogie avec l’apprentissage du vélo
La question de la pratique guidée et de l’étayage qui l’accompagne ressemblent beaucoup au fait d’apprendre à un jeune enfant à rouler à vélo à deux roues.
En tant que parents, nous accompagnons et sécurisons l’apprentissage. Généralement, l’enfant va se familiariser avec un vélo à quatre ou trois roues avant de passer aux deux roues.
Nous devons également savoir quand lâcher prise, quand il est le bon moment de passer aux deux routes et de ne pas être à proximité, une main sur le dos. Nous ne devons pas agir trop tôt, car il y a le risque de la chute. Nous ne devons pas agir trop tardivement pour ne pas créer de frustration et de dépendance en interférant avec le développement de l’équilibre. Il n’est pas toujours évident en tant que parent de savoir quand c’est le bon moment et les protections (casques, gants, genouillères et coudières) sont là pour ça.
En fin de compte, c’est le même processus qui se déroule lors d’un enseignement explicite. Une fois que l’enseignant a procédé au modelage, la pratique guidée équivaut à transférer peu à peu la responsabilité vers les élèves en les accompagnant.
Souvent à ce moment-là, les élèves sont comme des cyclistes débutants. Trop d’informations nouvelles en même temps et c’est la surcharge mentale et l’apprentissage ne passe pas, il y a blocage et frustration. Trop peu d’information ou de guidage, et c’est la chute, c’est la distraction ou les mauvaises options qui prennent le dessus. Les élèves novices ont besoin d’un guidage ferme de l’enseignant dans les premiers temps pour y arriver, ils ont besoin d’un étayage sûr pour se lancer et faire face aux défis en toute sécurité.
Rapidement, l’enseignant doit retirer cet étayage, sinon les élèves ne ressentiront pas la satisfaction qui accompagne l’apprentissage de la matière ou de stratégies. C’est un équilibre délicat pour l’enseignant et les élèves d’une classe. Lorsqu’il est bien fait, avec rythme et dynamisme, cela peut mener à un bon moment d’engagement complet et de jubilation où l’apprentissage est fluide. C’est l’état de flow. Les élèves investissent de nouvelles connaissances, les utilisent spontanément, commencent à les intégrer et sont pleinement engagés. Le temps file alors à toute allure et l’apprentissage suit la cadence. Soudainement, l’enfant roule seul sur un vélo à deux roues. Le temps de la pratique autonome s’ouvre alors.