Comprendre l’importance de maintenir l’engagement et l’attention des élèves en classe
En tant qu’enseignant, lorsque nous planifions des activités engageantes en classe, nous supposons que tous nos élèves vont pouvoir y accéder et les réaliser.
Or, par défaut, ce n’est pas nécessairement le cas. Nous pouvons nous retrouver face à la situation où nous supposons qu’un ou plusieurs élèves pourraient s’engager dans les tâches, mais choisissent de ne pas le faire.
La tentation existe de se disculper. Nous avons conçu un cours intéressant, la plupart des élèves s’y engagent, mais d’autres non et en portent la responsabilité. Nous ne pouvons inviter, mais nous ne pouvons pas obliger un élève à se mobiliser.
Nous pouvons nous interroger sur la véracité de cette hypothèse. Une hypothèse alternative est d’estimer que les élèves sont en classe pour apprendre. Dès lors, nous pouvons nous dire que peut-être les élèves non engagés :
Premièrement ne possèdent pas les stratégies cognitives adéquates pour s’engager dans la tâche demandée.
Secondement n’enclenchent pas de manière proactive une stratégie de réaction face à leur incompréhension, c’est-à-dire qu’ils ne posent pas de questions à l’enseignant. Ils manquent d’autonomie et ne mobilisent pas de stratégies métacognitives.
La clé est d’adopter le principe selon lequel lorsque nous formons nos élèves des stratégies pour accomplir une tâche, ou lorsque nous vérifions leur maitrise préalable, ils s’en sortent mieux.
Par conséquent, il apparait de la responsabilité de l’enseignant :
De former ses élèves à ces stratégies et de s’assurer de leur maitrise
De s’assurer que les élèves sont attentifs, mobilisent les stratégies adéquates et les appliquent ensuite en classe.
Une dimension fondamentale de l’engagement en classe est l’attention que les élèves portent au déroulement du cours. Comme le dit Daniel Willingham (2018), la mémoire est le résidu de la pensée. Cela signifie que sans attention, il n’y a pas d’opportunité d’apprentissage.
Les élèves qui ne sont pas attentifs n’apprendront rien des cours qu’ils suivent. La possibilité d’apprendre dépend complètement de ce à quoi nous pensons. Tout ce à quoi les élèves pensent est essentiellement ce à quoi ils prêtent attention et réfléchissent. Ce dont ils vont se souvenir à la fin du cours correspond à ce à quoi nous les aurons invités à réfléchir.
Au-delà de ce besoin d’obtenir leur attention, il y a également les conséquences de la distraction. Les élèves qui ne sont pas engagés dans le cours ont tendance à faire autre chose que ce qui leur est demandé. Dans une perspective de gestion de classe, il convient de maintenir les élèves engagés, de canaliser leur attention et de stimuler leur réflexion par des mises en activité et des questionnements fréquents et aléatoires.
Un environnement d’apprentissage efficace se caractérise par le fait que :
Les activités scolaires se déroulent prestement.
Les périodes de transition entre les activités sont brèves et ordonnées.
Peu de temps est perdu à organiser la classe ou à composer avec l’inattention ou la résistance des élèves.
Les enseignants efficaces adoptent un rythme soutenu. Par les stratégies de préventions qu’ils mettent en œuvre, ils ne laissent que peu d’espace possible à la manifestation d’écarts de conduite. L’une de ces stratégies consiste à augmenter l’implication de tous les élèves dans les tâches prescrites, ce qui permet d’éviter nombre de ces écarts de conduite. Les pertes de temps sont minimisées, les élèves sont occupés. En effet, les écarts de conduite ont surtout lieu lors des moments non structurés et creux. Quand les élèves sont engagés dans la réalisation d’une tâche d’apprentissage, il leur est plus difficile d’adopter des comportements indésirables.
Les cours qui se déroulent à un bon rythme et de manière fluide capturent l’attention des élèves et préviennent les comportements perturbateurs.