Étudier avec de la musique en bruit de fond : bonne ou mauvaise idée ?
Le fait de travailler en musique est très probablement la forme la plus courante de comportement multitâche.
La musique est ajoutée en arrière-plan des tâches essentiellement parce qu’elle procure un bien-être émotionnel (par exemple, on peut mettre en évidence que le rythme cardiaque augmente). Ce bien-être émotionnel facilite le fait de rester au travail à long terme ou face à des tâches fastidieuses.
Cependant, au-delà de cet avantage, dans tous les cas, la présence de musique en arrière-plan représente en elle-même, un coût cognitif. On peut parler de charge extrinsèque, c’est-à-dire qu’elle est non directement en lien avec l’apprentissage. Ce coût augmente en fonction de certains paramètres de la musique qui peuvent la rendre plus saillante pour l’attention :
Sa préférence pour l’auditeur
Sa charge informationnelle,
Son volume sonore
Ses changements de rythmes
Un facteur particulièrement distractif dans la musique en fond sonore est la présence de paroles dans une langue que nous comprenons.
Par conséquent, dans l’idéal, un fond sonore est à éviter. Toutefois, l’utilisation d’un fond sonore peut être un compromis entre un support émotionnel procuré (positif) et un coût cognitif (négatif) pour l’apprentissage.
Un fond sonore pourrait compenser et atténuer l’effet de facteurs de distraction qui nous impactent encore plus.
De fait, si la présence d’un fond sonore atténue la procrastination, évite la divagation des pensées en dehors de la tâche en cours et favorise la persévérance dans un engagement scolaire, il peut se révéler finalement bénéfique.
De même, écouter de la musique instrumentale calme et apaisée en utilisant des écouteurs masquant le bruit extérieur peut aider à se concentrer dans un environnement autrement bruyant et riche de sources sonores saillantes. Un fond sonore peut nous aider à créer une bulle pour étudier dans le train, dans le bus ou dans tout autre endroit bruyant. Le fond sonore peut occulter des conversations et des bruits parasites autrement plus dérangeants.
Également, l’impact du fond sonore est également fonction de la charge cognitive générée par la tâche. L’étude ou la lecture de textes ou de contenus exigeants seront plus impactées que celles de contenus simples. Si la tâche en cours s’avère ardue, alors il vaut mieux couper la musique au risque de s’enliser complètement.
Le risque avec le fond sonore est que l’écoute de musique en fond sonore devienne une habitude qui tend à perdurer dans des contextes où elle n’apporte plus un bénéfice annexe et devient un simple coût. Pour étudier ou travailler sur des matières scolaires, un élève peut se retrouver à mettre systématiquement un fond sonore.
Pour sortir de cette problématique et changer d’habitude, une piste intéressante est celle de la technique Pomodoro. Le technique Pomodoro permet d’installer un support émotionnel sans le coût cognitif. Au lieu de faire plusieurs tâches en même temps, nous obtenons notre dose de musique durant de courtes pauses. Celles-ci viennent s’intercaler entre des temps d’étude où toute l’attention est focalisée sur la tâche en cours sans fond sonore.