Consulter des correctifs détaillés et présenter des productions exemplaires pour anticiper la rétroaction
En lien avec l’effet de test, un élève qui donne une réponse erronée en étant persuadé de sa justesse a toutes les raisons de récidiver par la suite si la question lui est à nouveau soumise. L’impact est encore bien plus général si l’élève ne bénéficie d’une rétroaction positive spécifique qui intervient rapidement ou qui lui donne dans la foulée des opportunités de récupérer des réponses correctes.
Lors de pratique guidée, l’enseignant exerce une vigilance rapprochée. En dehors de ce temps, lors de la pratique autonome, lors des évaluations formatives ou lors de l’exécution des devoirs, les élèves sont potentiellement susceptibles de commettre des erreurs. Celles-ci peuvent rester un certain temps non détectées ce qui leur fait courir un risque de consolidation.
Pour pallier ce risque, deux étapes sont utiles :
Une sensibilisation des élèves aux principes de la pratique de récupération et de l’effet de test qui signifie que :
Dans un premier temps, il est toujours très productif de prendre le temps d’essayer de répondre à une question ou de résoudre un exercice avant d’aller cherche de l’aide pour trouver la solution.
Dans un second temps, il est toujours très utile et judicieux d’aller vérifier ses réponses auprès des notes de cours. Cette démarche se fait dans une optique de rétroaction, pour corriger ses erreurs et apprendre en fonction pour ne plus les répéter.
Une fois les élèves sensibilisés à ces démarches, il devient très utile de leur mettre des correctifs détaillés à dispositions. Ils vont les consulter après avoir résolu des tâches ou répondu à des questions lors d’un devoir, d’une pratique autonome ou à l’issue d’une évaluation formative.
Dans ce cadre, nous demandons aux élèves après qu’ils ont effectué les tâches demandées, de corriger activement et de manière autonome leurs copies pour passer à travers ces erreurs sérieusement. Cela induit une nouvelle élaboration de correction autour de ces erreurs qui pourra servir d’inhibition par la suite. La probabilité que les élèves progressent dans leurs apprentissages, s’ils jouent le jeu, est plus élevée que lorsque c’est l’enseignant qui relit leurs copies et corrige leurs erreurs.
En outre, certains types d’erreurs spécifiques sont rarement des cas isolés et ont tendance à se répéter chez plusieurs élèves chaque année. Grâce à son expertise, l’enseignant les connait à l’avance. Ces erreurs spécifiques et communes gagnent alors à être traitées préventivement par l’enseignant. Il a tout à gagner à générer une rétroaction sur celle-ci à l’échelle de la classe. L’enseignant insiste bien sur ces points et ces risques déjà au moment de la pratique guidée et lors d’un retour en pratique autonome ou suite à une évaluation formative, un devoir ou un quiz.
Parallèlement, cette situation peut être anticipée dès l’introduction et les explications des contenus de la matière. C’est-à-dire dès l’introduction des objectifs d’apprentissage et lors du modelage. Dans cette optique, l’enseignant montre aux élèves des exemples de productions remarquables anonymisées provenant d’élèves des années précédentes. Ce faisant, les élèves visualisent et comprennent mieux ce qui est attendu. De même, l’authenticité des exemples leur envoie comme message qu’ils sont à même de relever le défi.
Fournir des correctifs détaillés et anticiper par des productions exemplaires permet d’économiser du temps lors des temps de rétroaction ultérieurs.