Cultiver la cohésion et l’inclusion à travers la vérification de la compréhension en enseignement explicite
L’aspect positif de l’engagement en classe pour l’apprentissage n’est plus à démontrer.
Parallèlement, les processus de vérification de la compréhension et du dialogue formatif stimulent l’attention et l’engagement des élèves. Ils sont par conséquent bénéficiaires à l’apprentissage.
Néanmoins, nous pouvons nous inquiéter de possibles effets secondaires sur certains profils d’élèves. Certaines catégories d’élèves sont les moins à l’aise avec les démarches liées à la vérification de la compréhension et au dialogue formatif :
Les élèves les moins performants ont pris l’habitude de ne pas participer et doutent de leurs capacités. Rencontrer des difficultés dans les interactions entrainées par ces processus peut être source d’anxiété.
Certains élèves peuvent être plus introvertis ou anxieux à l’idée de s’exprimer en public. Le caractère imposé de ces processus peut les mettre en difficulté.
Face à ces profils, l’enseignant ne doit pas appliquer les pratiques de la vérification de la compréhension et du dialogue formatif sans nuances comme s’il s’agissait d’une obligation. Il doit faire preuve de tact pédagogique et utiliser son jugement professionnel pour piloter la mise en œuvre. Ces deux profils d’élèves gagnent à développer des expériences d’interactions réussies en classe et l’enseignant peut les aider par un étayage à rencontrer ces opportunités. Si ces élèves apprennent à participer avec le soutien de l’enseignant, cela se traduit en un réel progrès personnel en sus du bénéfice pour leur apprentissage.
Une autre catégorie d’élèves est susceptible de ne pas apprécier l’approche. Certains élèves aiment beaucoup participer et sont très spontanés. Ne pas pouvoir partager leurs réponses risque de les frustrer. Pour contourner cette difficulté, les enseignants peuvent régulièrement faire usage d’ardoises effaçables ou de la technique think-pair-share de surcroit à l’approche cold call.
Sensiblement, lorsque les enseignants s’investissent dans ce type de pratique, après un temps d’adaptation, la cohésion des élèves au sein de la classe augmente. Les élèves constatent que n’importe quel élève peut à certains moments éprouver des difficultés puis finalement les dépasser grâce aux échanges collectifs. Une réelle culture de l’apprentissage peut s’installer dont tous deviennent bénéficiaires.