Définir la métacognition
Le terme métacognition signifie littéralement « après, au-delà de, avec » la cognition.
La complexité apparente de la métacognition vient de fait que ce terme est relativement flou et tend à être générique dans ses nombreuses utilisations. De fait, la métacognition regroupe une variété de processus cognitifs différents. Les processus constituant la métacognition ont en commun la formation d’une représentation de nos propres états mentaux ou processus cognitifs.
John H. Flavell, un psychologue américain né en 1928, est par ailleurs crédité pour avoir inventé le terme métacognition. En 1976, il a défini la métacognition comme suit :
La métacognition se réfère à la connaissance que l’on a de ses propres processus cognitifs ou de tout ce qui s’y rapporte, par exemple les propriétés des informations ou des données pertinentes pour l’apprentissage. Par exemple, je m’engage dans la métacognition si je remarque que j’ai plus de mal à apprendre A que B ; si je me rends compte que je dois revérifier C avant de l’accepter comme un fait.
Le danger lié à cette définition est qu’elle peut amener à réduire la métacognition à la notion de « penser à ses propres pensées ». Cette définition est quasiment circulaire et trop générale pour en faire quoi que ce soit. Sous cette forme, elle est comparable à la notion d’apprendre à apprendre qui ne nous fournit pas plus de clés pour un mode d’emploi.
Dès le départ, la métacognition a été considérée comme une fonction cognitive d’ordre supérieur comprenant de multiples processus, dont la surveillance, la régulation et l’orchestration de ceux-ci.
Une définition plus technique et intéressante est celle de Watkins (2001) pour qui elle est « la connaissance de nos processus de réflexion et le contrôle exécutif sur ces processus ». Cela signifie que l’on peut objectiver certaines stratégies liées à la métacognition et exercer un usage sur son usage. Par exemple lorsqu’un élève s’emploie à récupérer des connaissances en mémoire à long terme et vérifie ensuite l’exactitude de ses réponses, nous nous retrouvons bien dans un processus métacognitif.
John H. Flavell ne s’est pas contenté de définir la métacognition. Il a également écrit un article important, Metacognition and Cognitive Monitoring (1970), où il développe un modèle d’importance influant sur la métacognition. Il a de même proposé une première taxonomie majeure de la métacognition. Depuis, une série d’autres taxonomies ont été développées et sont utilisées pour générer une grande variété de questionnaires d’auto-évaluation, d’outils et d’approches liées à la métacognition.