Définir un plan de classe dès le premier cours
Avant une première rencontre avec des élèves, il est utile d’avoir préalablement visité le local où nous donnerons cours. Cela nous permet de prendre nos propres repères, de nous approprier le cadre, d’adapter la disposition des bancs, de déterminer la bonne répartition des élèves dans la classe. Nous pouvons également nous préparer mentalement à accueillir les élèves par une stratégie de visualisation.
De cette manière, nous évitons les mauvaises surprises (comme le manque de bancs ou de chaises) et nous nous assurons de ne pas avoir à improviser face à l’imprévu. De cette manière, nous nous assurons d’être parfaitement à l’aise pour projeter une bonne première image de nous-mêmes à nos élèves.
Dans le cadre d’un enseignement efficace, un enseignant va privilégier par défaut une organisation spatiale de sa classe avec des bancs en rangées. Il va placer les élèves préférentiellement par deux pour faciliter des partages par paires lors des activités d’enseignement. Tous les élèves font face à l’enseignant et leurs regards ne se croisent pas par défaut. Cela ne veut pas dire que les bancs ne peuvent pas être déplacés dans le cadre de séances d’apprentissage, mais les îlots ne devraient pas être le mode par défaut.
Après avoir visualisé et si nécessaire adapté la disposition de la classe, une autre tâche s’impose. Il s’agit de fixer préalablement des places pour les élèves.
Naturellement, les élèves vont se placer à côté d’autres élèves avec lesquels ils ont les liens sociaux les plus forts. Ce sont également les élèves avec lesquels ils sont les plus susceptibles de bavarder et de se laisser distraire.
Fixer des places pour les élèves est un très bon moyen pour limiter leurs distractions potentielles et faciliter leur attention, leur engagement et dès lors leurs apprentissages et leur réussite. Le faire directement leur enlève la possibilité de protester contre un avantage de choisir sa place, autorisé préalablement.
Cette démarche envoie un message net de l’enseignant à ses élèves. Ils sont des invités dans sa classe et l’objectif avant tout de mettre en place de bonnes conditions d’apprentissage. Ce n’est pas l’enseignant qui vient dans la classe des élèves.
Si nous ne connaissons pas les élèves, toutes les approches aléatoires sont positives et seront meilleures que de leur laisser un libre choix. L’approche aléatoire est spécialement utile pour limiter la probabilité de distractions. Elle peut se faire par un ordre alphabétique ou selon le genre (alterner garçon/fille).
L’avantage d’une répartition aléatoire de ce type et qu’aucun élève ne pourrait se sentir visé ou victime d’une intention cachée de l’enseignant. Comme cela se passe dès le premier cours, il y a peu de chances qu’ils tendent de négocier, car ils seront en mode observation.
De plus, l’enseignant soulage les choix cornéliens de certains élèves quant à savoir à côté de qui se placer. De cette manière, l’enseignant peut annuler d’emblée certaines tensions sociales. Il offre de plus un répit à certains élèves qui ne savent pas toujours à côté de qui s’asseoir en classe.
Si l’enseignant connait certains élèves où s’il a eu l’occasion de se renseigner auprès de collègues qui les ont eus l’année précédente, il peut tenir compte de certaines associations à éviter.
Pour l’enseignant, fixer d’emblée des places fixes est une aide précieuse en début d’année pour accélérer la mémorisation des prénoms. De cours en cours, ils resteront au même endroit et l’enseignant peut avoir un plan de classe sur papier.
Par la suite, au fil du temps, l’enseignant observe si les élèves fonctionnent bien à leur place. Au besoin, il fait les ajustements nécessaires et revoit l’attribution de toutes les places pour le bien des apprentissages. En agissant de la sorte, il ne doit jamais cibler un élève particulier. L’idée est de déplacer un maximum d’élèves plutôt que certains en particulier pour éviter qu’ils se sentent ciblés.
Établir un plan de classe en tant qu’enseignant montre que notre classe est notre lieu d’enseignement. Elle est un lieu d’apprentissage plutôt que de socialisation.
Si la classe est partagée avec d’autres enseignants pour les mêmes élèves, une concertation s’impose, mais rien n’empêche de commencer avec nos propres places puis déterminer des places valables dans les différents cours.