Définition, caractéristiques et suivi des écarts de conduite majeurs
Définition
L’écart de conduite majeur désigne habituellement une inconduite grave, difficile ou dangereuse. Ce comportement indésirable est une action entreprise par un ou plusieurs élèves qui menace de perturber durablement le flux des activités ou le cours de l’action :
Ce comportement peut empêcher le bon fonctionnement dans un environnement donné, par exemple une classe ou dans une cour.
Il peut également menacer la sécurité du groupe ou violer les normes d’un comportement reconnu comme acceptable.
Un écart de conduite majeur peut correspondre à :
Un manquement aux attentes comportementales préalablement enseignées, qui nuit au bon fonctionnement de la classe et se traduit par :
Un impact sur la qualité de l’enseignement prodigué par l’enseignant à l’ensemble des élèves
Un impact sur la qualité de l’apprentissage des élèves
Un écart de conduite mineur qui persiste et s’intensifie malgré diverses interventions réalisées visant à le réduire.
Un comportement dangereux, illégal ou illicite :
Des comportements violents ou agressifs envers d’autres élèves
L’intimidation physique et l’agression verbale d’autres élèves
Le vol de la propriété d’autrui
L’usage ou la diffusion de drogues ou d’alcool
le harcèlement et le cyberharcèlement
La contestation ouverte de l’autorité de l’éducateur/enseignant
L’agression physique grave d’un éducateur ou d’un enseignant
L’introduction ou l’utilisation d’armes contre le personnel ou les pairs
La menace d’utiliser ces armes
Les dégradations intentionnelles et délibérées causées à la propriété d’autrui ou à l’école, y compris les incendies criminels
Etc.
La dimension de l’externalisation
Une grande par des écarts de conduite majeurs correspondent à des comportements externalisés. Les comportements externalisés se rapportent à de l’agitation, de l’impulsivité, de l’agressivité ou encore un manque d’obéissance.
Les élèves peuvent se retrouver de fait, volontairement ou involontairement, dans une posture de confrontation ou de subversion, plus ou moins volontaire, déclenchée ou spontanée. Lorsqu’il s’agit d’un écart de conduite majeur, sa nature même discrète n’échappe pas aux autres élèves ni à l’enseignant.
Ces situations peuvent être exceptionnelles, dues à des causes exogènes, des facteurs externes antérieurs ou concomitants, ou à des élèves présentant certains troubles du comportement.
De telles situations peuvent également devenir endémiques à une classe ou à certains cours d’un enseignant, c’est-à-dire de nature endogène. Des élèves qui fonctionnent bien dans d’autres contextes peuvent se mettre à sortir du cadre quand le contexte le permet ou les y incite.
Gérer les écarts de conduite majeurs à l’échelle de l’école
Pour des raisons de cohérence et de cohésion, il est important de déterminer précisément, au niveau d’un établissement scolaire, ce qui est considéré comme un écart de conduite majeur. Il est nécessaire de préciser les conditions selon lesquelles un élève peut être exclu d’une classe lorsque son comportement compromet l’enseignement et l’apprentissage.
Par rapport aux écarts de conduite mineurs, les écarts de conduite majeurs font l’objet de stratégies davantage élaborées et réfléchies de la part de l’équipe éducative. Souvent, ils échappent à un traitement géré directement par l’enseignant concerné au premier chef.
La plupart du temps, les interventions indirectes et directes spécifiques au traitement de perturbations mineures ne sont pas suffisantes.
Une école efficace sur la question du traitement des écarts de conduite majeurs doit avoir pris le temps de développer une politique claire à leur sujet. Il s’agit de réfléchir aux processus d’intervention, à leur organisation et au partage des compétences et des responsabilités dans le traitement de ces événements. Un arbre décisionnel est souvent nécessaire.
Lorsque ce travail a été réalisé avec rigueur, les enseignants savent identifier directement la nature mineure ou majeure d’un écart de comportement. Ils connaissent les procédures pour gérer adéquatement les comportements de chaque élève concerné. Ils connaissent les motifs pour lesquels un élève peut être retiré de son milieu d’apprentissage. Ils savent qu’il y aura une prise en charge adéquate au niveau de l’école et de quelle nature elle sera.