Délivrer une rétroaction adéquate selon qu'il s'agit d'une erreur de discrimination ou de maitrise
Nous pouvons craindre dans certains cas que des élèves empruntent les réponses des autres ou les récupèrent plutôt que de délivrer leur réflexion personnelle. Nous pouvons trouver des mesures pour diminuer ce risque et les en dissuader. Nous pouvons nous confronter aux élèves qui changent visiblement leur vote ou leur réponse en leur demandant de se justifier.
Cependant, la meilleure marche à suivre est de dédramatiser l’erreur et d’en faire un motif positif d’apprentissage. Dès lors, assez rapidement, les élèves cessent de s’inquiéter des réponses des autres et se concentrent sur les leurs et sur leur propre apprentissage. Le fait de rencontrer un blocage est une occasion d’apprendre, à la condition que l’élève ait la résilience et l’ingéniosité nécessaires pour agir intelligemment dans une telle situation.
Lorsque les élèves partagent leurs erreurs, nous pouvons en diagnostiquer la cause et y apporter une réponse.
Derrière des erreurs à une question même peuvent se cacher des réalités diamétralement différentes. La réponse à leur apporter peut être très différente. Certains diagnostics sont facilement accessibles et ont des conséquences directes sur la rétroaction.
Est-ce que l’élève :
A fait ce qu’il n’aurait pas dû faire :
Dans ce cas, il s’agit d’une erreur de discrimination entre différentes procédures à appliquer. Par exemple, un élève peut tenter de résoudre une équation du premier degré comme s’il s’agissait d’une équation du second degré.
Dans chaque cas, il sera en erreur, non pas parce qu’il ne maitrise pas la procédure, mais parce qu’il ne sait pas exactement dans quel cas elle doit être appliquée.
Pour la résoudre, nous devons mettre en évidence auprès de l’élève concerné les indices auxquels il doit être sensible pour déterminer quelle est la bonne procédure à appliquer. Par la suite, nous l’amenons à pratiquer dans le cadre d’une pratique entremêlée mélangeant différents types d’exercices en lui demandant de déterminer chaque fois quelle est la procédure à appliquer.
Où n’a-t-il pas traité correctement la question :
Dans ce cas, il s’agit d’une procédure non maitrisée. L’élève a déterminé correctement quelle est la procédure à appliquer, mais il n’est pas capable de le faire.
Lorsque ce diagnostic est posé, il est utile de reprendre la procédure concernée dans le cadre d’un modelage suivi d’une pratique guidée puis autonome pour permettre à l’élève d’atteindre un niveau de surapprentissage.
Des situations mixtes peuvent également exister où l’élève utilise incorrectement une mauvaise procédure. Dans ce cas, les deux procédures de rétroaction sont nécessaires.
En fonction du diagnostic posé sur une erreur, la démarche de rétroaction va entreprendre des voies différentes. Simplement corriger l’erreur et donner la bonne réponse risque de ne pas suffire.
La rétroaction devient réellement utile lorsqu’elle permet d’identifier et de pointer le type de déficit que rencontre l’élève, afin d’être entièrement pertinente et de pouvoir proposer des pistes de remédiation appropriées.