Des changements souhaitables pour l’enseignement
Former ses élèves à des stratégies d’apprentissage efficaces a pareillement un impact sur ce que nous faisons en classe. Voici quelques pistes :
1. L’enseignement explicite est une forme pédagogique qui se prête particulièrement à l’acquisition de stratégies d’apprentissage efficaces, car elles forment le cœur de cette approche. L’importance accordée à la vérification de la compréhension, à la communication des objectifs d’apprentissage et à l’engagement des élèves sont des facteurs hautement favorables.
2. Lors du démarrage d’une nouvelle matière, un enseignant pourrait systématiquement commencer par poser des questions oralement ou réaliser un quiz par écrit. Il peut s’engager dans une pratique de récupération avec rétroaction portant sur les prérequis déjà vus dans de précédents chapitres. L’enseignant progresse dans la matière non en faisant le résumé lui-même, mais en mobilisant par des questions les apprentissages déjà en cours de ses élèves. Ce processus contre l’importance de se tester et de vérifier ses connaissances par ce biais.
3. Nous pouvons augmenter la diversité des exercices et problèmes en y intégrant des procédures et concepts déjà vus dans les chapitres précédents. Ce processus s’appelle entremêlement. Il permet de favoriser la mémoire à long terme, de développer les capacités de discrimination et de consolider les connaissances et de les intégrer de manière plus globale dans des schémas cognitifs plus riches et plus interconnectés.
4. Les enseignants peuvent exploiter la pratique distribuée en présentant les concepts et les activités les plus importantes durant plusieurs cours espacés, en y revenant plusieurs fois. Il est plus avantageux pour l’apprentissage de concepts à long terme que leur utilisation ait été répétée sur une période plus longue plutôt que vue de manière dense sur une courte période.
5. Inciter les élèves à faire de l’élaboration est bénéfique. Cela consiste par exemple à leur demander de reformuler les concepts de la matière en cours et à les articuler les uns par rapport aux autres. Cela peut se faire oralement, sous forme d’exercices ou de devoir ou encore sous forme d’une évaluation formative. Ces démarches aident les élèves à identifier les informations nouvelles essentielles, à saisir comment elles sont reliées à leurs autres connaissances et comment elles s’en rapportent ou s’en distinguent.
6. Les devoirs peuvent être conçus comme des outils de prolongement des stratégies d’apprentissage entamées en classe. Ils ne se limitent pas à de simples séries d’exercices supplémentaires ayant seulement une valeur d’entrainement répétitif face à la matière juste vue. Ils peuvent être un moyen et non une fin, nécessiter de synthétiser leurs connaissances, de reformuler, de faire des révisions espacées de contenus précédemment appris.
7. L’évaluation formative ou évaluation soutien d’apprentissage fait œuvre de pratique de récupération en mobilisant l’effet de test. Sa nature distribuée est également porteuse et mobilise l’effet d’espacement. La rétroaction qu’elle génère favorisera la compréhension et la mémorisation chez l’élève. Elle stimulera aussi une certaine forme de métacognition et d’auto-évaluation où l’élève réfléchit sur l’efficacité de ses pratiques et les adapte au fur et à mesure.
8. L’enseignement explicite des contenus qui permet de gagner du temps et de l’attention des élèves en classe et qui permet d’installer des routines et de bonnes habitudes pour un part bénéfique à l’apprentissage autonome.