Distinguer les notions d’informations et de types de connaissances
Comme l’expliquent Tim Surma et ses collègues (2019), nous devons éviter de confondre les notions de connaissance et d’information :
Une information
Peut être trouvée dans un livre, sur Internet, à la télévision, à la radio ou échangée oralement.
A une existence externe pour un individu, même si elle peut être connue.
Une connaissance :
Est une information qui a été préalablement traitée, apprise par un individu et stockée dans sa mémoire à long terme.
A un sens pour une personne, et est intégrée à un schéma et est reliée à d’autres connaissances.
Pour devenir capable de juger si une information est correcte, il nous faut avoir accumulé beaucoup de connaissances exactes en mémoire à long terme dans ce même domaine. C’est la mobilisation de connaissances spécifiques au domaine, préalablement apprise, qui va nous permettre de vérifier cette information en mobilisant notre esprit critique.
Dès lors, il parait très important que les enseignants possèdent et transmettent progressivement une base de connaissances large, culturellement riche et variée dans une large variété de domaines communs et fondamentaux pour leur discipline.
Sans disposer de larges connaissances de base dans un domaine, nous ne pouvons pas évaluer ou valoriser une information qui lui appartient et lui donner tout son sens.
Les connaissances peuvent être plus ou moins superficielles ou profondes, plus ou moins isolées ou intégrées, temporaires ou durables. Les élèves ont souvent besoin de comprendre l’information à différents niveaux afin de pouvoir l’utiliser de manière stratégique et répétée par la suite. Ils peuvent alors en développer une connaissance profonde et la transférer dans différents contextes.
Il existe de nombreuses taxonomies des connaissances. L’une d’elles, simple et aisée, est celle des trois formes de connaissance catégorisée et décrite par Ellis, Worthington et Larkin (1994). Elle est adoptée dans le livre « Enseignement explicite et réussite des élèves » (Gauthier, C., Bissonnette, S., & Richard, M. [2013]). Elle est largement référencée ailleurs également [par exemple par Surma et ses collègues (2019)].
Selon cette taxonomie, il existe essentiellement deux grands types de connaissances bien distincts qui peuvent être mis en parallèle directement avec deux types de mémoire à long terme :
Les connaissances déclaratives, dont il est possible de se souvenir de façon explicite. Les connaissances déclaratives correspondent à ce qu’on appelle la mémoire déclarative.
Les connaissances procédurales qui échappent au rappel conscient. Les connaissances procédurales correspondent à ce qu’on appelle la mémoire procédurale.
Certaines connaissances peuvent exister à la fois sous une forme déclarative et sous une forme procédurale et se trouver à la fois en mémoire déclarative et procédurale. La forme procédurale représente souvent des automatismes tandis que la forme déclarative représente les explications verbales sur les étapes de la procédure.
Parfois, on ajoute également un troisième type, celui des connaissances conditionnelles. Les connaissances conditionnelles sont liées à l’opportunité ou la pertinence de mobiliser une connaissance procédurale ou une connaissance déclarative. Elles sont en relation avec le pourquoi. On peut également tracer un parallèle avec certaines fonctions exécutives comme la planification, la flexibilité ou l’inhibition. Elles sont également de l’ordre de la métacognition ou de l’autorégulation.