Divergence dans les fonctions de notation et de rétroaction de l'évaluation
Les dimensions de la notation et de la rétroaction vont souvent de pair dans les modes de fonctionnement scolaire traditionnels. Il y a une tendance commune à estimer que chaque fois qu’une évaluation de l’apprentissage a lieu, des informations en retour devraient être délivrées aux élèves tandis qu’une note est établie.
Cette association amène le retour d’information à être intrinsèquement lié à la notation dans l’esprit des enseignants, des élèves et de leurs parents.
Si la notation et le retour d’information jouent tous deux un rôle important et légitime, ils n’ont pas la même fonction. Cette association pose problème et provoque un brouillage conceptuel et pratique de leurs objectifs uniques.
Les notes indiquent souvent à l’élève que le travail est terminé, elles laissent entrevoir quels sont ses atouts et ses faiblesses. La rétroaction signifie au contraire qu’un nouveau travail commence. Par conséquent, nous ne devons pas confondre notation et retour d’information.
Il est important de veiller à ce que les objectifs légitimes du retour d’information dans la dimension formative et de l’évaluation, et dans la dimension sommative ne soient pas compromis par une confusion inappropriée des deux.
L’évaluation sommative est principalement considérée comme une fonction d’évaluation et de certification. Pourtant, le processus d’exécution d’une tâche peut être une opportunité d’apprentissage précieuse en soi. C’est cette signification que nous retrouvons dans le modèle de l’évaluation formative (promu par Dylan Wiliam), de la note constructive (promu par Raphaël Pasquini) ou de l’action formative (promu par René Kneyber). Ces modèles ne comportent pas de notation chiffrée purement quantitative, mais visent une information qualitative à laquelle s’associe le retour d’information.
La fonction sommative de l’évaluation se concentre généralement sur la performance de l’élève par rapport à des normes ou à des critères appropriés, afin de générer des notes qui sont souhaitées comme fiables, valides et défendables.
La fonction principale de la rétroaction est d’influencer le travail futur des élèves et leurs stratégies d’apprentissage.
Lorsqu’un enseignant conjugue fonction sommative et rétroaction, il se retrouve à poursuivre deux objectifs très différents :
L’attribution et la justification de la note (en tenant compte des résultats passés)
La fourniture d’informations en retour (pour influencer les résultats futurs).
Ces deux fonctions sont importantes. Cependant, les combiner peut être délicat. La prédominance de la fonction sommative peut inhiber les objectifs différents du retour d’information.
Alors qu’une même tâche peut donner lieu à la fois à une note et à un retour d’information, nous devons prêter attention au risque d’interférence entre les deux objectifs.
Le retour d’information est plus qu’une réflexion après coup, il est significatif en soi. Il n’est pas seulement un événement qui se produit en même temps que l’établissement de la note.