Enjeux stratégiques liés à l’intégration de la pratique de récupération durant l’enseignement en classe
La mise à jour des connaissances est particulièrement importante dans l’apprentissage des concepts en sciences ou en mathématiques, c’est-à-dire dans les matières présentant une haute interactivité des éléments pour les apprenants. Beaucoup de concepts sont interconnectés et dépendants les uns des autres. Si l’un d’entre eux est défaillant (erroné ou oublié), une bonne part d’un raisonnement peut s’écrouler. La disponibilité d’une calculatrice peut répondre aux faiblesses du calcul mental ou écrit. Cependant, elle ne peut rien lorsqu’il s’agit de mobiliser une règle, un principe, d’interpréter des données ou de se remémorer une formule et la manière de l’appliquer. Un bon réseau de connaissances interconnectées est nécessaire dans de tels domaines de connaissances.
D’autres matières peuvent présenter un degré d’interactivité des éléments moindre, mais vont continuer à dépendre de la maitrise de connaissances fondamentale, de stratégies ou de procédures. C’est le cas en biologie, en histoire ou dans un cours de langues. Les élèves peuvent avoir besoin de maitriser d’abord les concepts les plus simples pour aborder des connaissances ou des tâches plus complexes.
Dans tous les cas, l’apprentissage repose sur des connaissances préalables et sur leur mise à jour par de nouveaux modèles théoriques plus complexes ou par la maitrise de stratégies nécessitant une réflexion plus approfondie.
Dès lors, un apprentissage efficace implique deux dimensions complémentaires :
Mémoriser de nouvelles informations en les reliant à des connaissances préalables
Mettre à jour les connaissances existantes en adaptant ou révisant les schémas cognitifs par l’intégration des connaissances nouvelles et préalables.
Un objectif de la recherche en éducation et de la science de l’apprentissage est d’identifier les stratégies qui aident à la mémorisation des nouvelles connaissances et à la mise à jour des connaissances préalables.
La pratique de la récupération s’impose largement comme l’une des techniques les plus efficaces pour stimuler l’apprentissage en ce sens. Elle repose sur l’effet test. Récupérer une information en mémoire permet de la renforcer, ce qu’assure bien moins le fait de se la faire expliquer ou de lire un document à son sujet.
L’avantage du fait de se tester a d’importantes implications pédagogiques, car le fait de pratiquer la récupération d’informations déjà apprises peut faciliter la mémorisation des nouvelles connaissances et la mise à jour des connaissances préalables. En effet, si la pratique de récupération permet de simplement se rappeler des faits, elle peut également être couplée à de l’élaboration qui amène à créer de nouveaux liens dans nos structures de connaissances.
Différents chercheurs ont soutenu que le fait d’entrecouper l’enseignement de nouveaux contenus par de brefs tests de récupération pouvait faciliter l’apprentissage en classe (Szpunar, Khan, & Schacter, 2013). En classe, on retrouve des applications concrètes de cette idée dans l’introduction d’un quiz à chaque début du cours et dans la pratique de la vérification de la compréhension en enseignement explicite.