Enseigner en étant professionnel et cohérent face à la culture d’un établissement
Un impératif rencontré par l’enseignant, spécialement par celui qui débute, est d’être conforme à la culture de l’établissement dans lequel il enseigne. L’enseignant doit en être porteur, l’incarner et la défendre dans ses actes et ses attitudes. La conformité ne doit pas être totale, mais l’enseignant doit pouvoir se situer et se justifier face à celle-ci. Cela relève d’un critère d’appartenance à une communauté enseignante.
À l’échelle de l’école, c’est un impératif de cohésion et de cohérence au sein de l’équipe. C’est également une question d’efficacité et de justice envers les élèves. C’est ainsi que le développement de bonnes habitudes liées à l’apprentissage peut être le mieux soutenu, et qu’un climat scolaire positif peut être renforcé.
La lecture attentive des documents scolaires qui décrivent les différentes politiques internes est importante, mais ne suffit pas. En tant que nouvel enseignant, et sur une base d’apprentissage vicariant, il est également précieux d’observer ses collègues pour constater de visu, idéalement en classe, discuter et échanger avec eux.
Associant le texte à l’exemple, nous pouvons mieux acquérir et comprendre les diverses routines explicites et implicites attendues dans la politique de l’école vis-à-vis du comportement et de l’apprentissage. Nous devons chercher un alignement avec les pratiques promues, dans un souci de conformité et de cohérence qui facilitera notre intégration et la reconnaissance de notre authenticité.
Nous pouvons dès lors postuler que l’authenticité d’un enseignant est une construction de soi, qui s’élabore par apprentissage et inévitablement par essais et erreurs également. Elle dépend des interactions sociales qu’il rencontre dans un cadre qui la rend possible et la renforce.
Parallèlement, une école peut agir pour transmettre ses connaissances plutôt que de laisser un nouvel enseignant les découvrir sur le terrain. C’est l’enjeu de l’accueil et de l’intégration des nouveaux enseignants.
L’enseignant sur le terrain se retrouve toujours mis à l’épreuve en lien avec :
L’expertise qui est attendue de lui dans son domaine de matière avec laquelle il doit rester en phase et faire ses preuves.
Sa capacité à gérer et accompagner les apprentissages de ses élèves, dépendante de la pédagogie privilégiée, de ses conceptions sur l’apprentissage et de la politique d’évaluation en vigueur dans son établissement.
Ses aptitudes et compétences à maintenir un climat de travail propice à l’enseignement et à l’apprentissage de ses élèves, liées à sa gestion du comportement.
Le fait d’énoncer qu’il faut être soi-même en étant enseignant apparait dès lors comme étant une tautologie. Nous restons toujours nous-mêmes. Par contre, la différence est là : nous ne naissons pas enseignants, nous le devenons.
Enseigner doit-être considéré comme une profession. Une profession se fonde sur une base de connaissances probantes identifiées. Une profession impose l’apprentissage et la maîtrise de tout un ensemble de connaissances et de pratiques efficaces validées. Une profession comme celle de l’enseignement demande de rejoindre et de s’intégrer une équipe éducative elle-même professionnelle au sein d’une école.
Ce professionnalisme permet le développement d’une expertise qui se construit au fil du temps par une pratique délibérée. Elle se base sur l’acquisition de connaissances, disciplinaires et pédagogiques, du savoir-faire et des compétences dans la façon d’enseigner pour soutenir l’apprentissage des élèves. Elle gagne à être partagée en équipe éducative, car c’est ce qui peut renforcer son caractère adaptatif en fonction des fluctuations du contexte.