Établir une bonne compréhension du fonctionnement de la mémoire
“Understanding is remembering in disguise”
Willingham (2009)
La mémorisation soutient l’apprentissage. Autrement dit, les connaissances préalables forment l’assise d’apprentissages nouveaux.
Dès lors, en tant que profession qui favorise l’apprentissage, passons-nous tant de temps à parler d’enseignement et si peu de temps à parler de mémorisation ?
Ceci s’explique en partie par une mauvaise réputation donnée précédemment à la mémorisation par certains courants pédagogiques dans la sphère éducative.
Durant de nombreuses années, la mémoire a été associée à des pratiques peu appréciées comme l’apprentissage par cœur et le drill. Elle nous a été présentée comme l’ennemi d’un apprentissage riche et humain, et de dimensions telles que l’esprit critique ou la créativité.
En conséquence, nous avons négligé de construire une compréhension approfondie et un langage commun autour des mécanismes et des principes qui régissent la mémorisation.
Cela nous laisse avec une compréhension pauvre du mode d’emploi de la mémoire, et avec une appréciation naïve et superficielle du rôle pourtant crucial qu’elle joue dans nos classes.
La somme de connaissances que nous apportons grâce à notre mémoire à long terme est tout sauf statique. Ces connaissances évoluent, se transforment, s’approfondissent ou se dégradent constamment en raison de notre réflexion et de notre interaction avec l’environnement.
Notre mémoire à long terme ressemble plus à une forêt qu’à une bibliothèque. Laissée à l’abandon ou gérée non stratégiquement, elle peut rapidement prendre l’allure de friche impraticable dans certains domaines. Cultivée et entretenue, elle peut de même devenir un atout irremplaçable et un facteur important de progrès dans ces mêmes domaines.
Nous avons besoin tous de nous familiariser avec le fonctionnement de notre mémoire et de transmettre cette compréhension à nos élèves.