Éviter le bachotage
Quand les élèves se mettent à étudier la veille d’une épreuve sommative en dernière minute et empiètent sur leur temps de sommeil, ils peuvent s’en sortir. Le stress de la dernière ligne droite leur permet de focaliser toute leur attention et d’éviter les risques de distraction et de procrastination.
Mais dans les faits, à la suite de ce bachotage, quelle quantité de matière étudiée sera encore récupérable quelques jours plus tard ? De l’aveu même des élèves, pas grand-chose et c’est un réel souci.
Lorsque les élèves rencontrent des informations de manière répétée au cours d’une même session, celles-ci deviennent rapidement familières — ce que nous appelons une forme d’illusion de connaissance.
Mais lorsque l’information est rapidement acquise, elle est souvent rapidement oubliée, car l’apprentissage n’est que superficiel. L’élève devient performant, superficiellement et très temporairement. Des informations apprises en une seule session et non récupérées par la suite sont très sensibles à l’oubli.
Le bachotage consiste à tout étudier durant une session de travail unique et prolongée avant une évaluation. Il est plus aisé à mettre en œuvre facile que la pratique espacée. La pratique espacée qui consiste à distribuer son temps de travail entre un temps d’étude initial et des sessions de révision isolées, le tout étant réparti sur plusieurs journées ou plusieurs semaines avant une évaluation.
La grosse difficulté avec le bachotage est que bien qu’il permette d’apprendre, les informations acquises sont généralement temporaires et peu profondes, donc rapidement oubliées.
Les connaissances acquises lors d’une pratique espacée deviennent durables et plus approfondies, sans que le temps total alloué soit au total nécessairement supérieur. La difficulté de la pratique espacée est qu’elle nécessite une bonne gestion du temps.
Le problème principal du bachotage est que cette tactique intense et massée a tendance à générer peu d’associations avec des contenus assimilés antérieurement en mémoire à long terme. Peu de liens solides se forment avec les connaissances préalables.
Comme la plupart des informations étudiées de cette façon seront oubliées, les prérequis ne seront pas accessibles lors de la suite des apprentissages. Cela va demander aux élèves un surcroit de travail ultérieur. Le bachotage est un très mauvais investissement à long terme, car les lacunes s’accumulent. La pratique espacée est un très bon investissement à long terme, car les connaissances s’accumulent rendant progressivement plus aisée l’acquisition de nouvelles connaissances. Le bachotage est un mauvais investissement à long terme, la pratique espacée est un très bon investissement à long terme.
Une autre victime du bachotage est le sommeil, la veille d’une évaluation. Cependant, le sommeil est très important pour consolider l’apprentissage. De plus, le manque de sommeil augmente le risque de toute une série de problèmes de santé. Il a également des conséquences sur l’attention, sur la capacité à résoudre des problèmes et à prendre des décisions. Ce dont il faut prendre conscience c’est que même un manque de sommeil léger peut causer ces effets. Ainsi, si un élève se contente de dormir six heures par nuit en période d’examen, son fonctionnement cognitif risque d’être substantiellement impacté.
De plus, avoir une nuit de sommeil complète après l’apprentissage augmente la performance plus tard, spécifiquement en ce qui concerne la compréhension et la résolution de problèmes.
Dans le domaine de l’apprentissage autonome des élèves, la capacité à espacer son étude est avec la pratique de récupération deux facteurs clés essentiels pour faire la différence et améliorer les résultats scolaires.