Faire le pari d’une planification qui vise des apprentissages profonds et durables
Dans la perspective de la consolidation en enseignement explicite (le C. du modèle P.I.C.), si nous voulons soutenir le développement d’un apprentissage profond et durable chez nos élèves, les enjeux sont simples.
Dans le cadre de l’enseignement, il nous faut :
Privilégier la précision de la réflexion dans laquelle s’engagent les élèves pour soutenir l’élaboration.
Fournir des occasions de récupération espacée.
Stimuler leur engagement dans la pratique délibérée en variant les tâches demandées.
Fournir un étayage aux élèves dans le but de les aider à développer leurs capacités d’autorégulation.
Une évidence est que, bien qu’efficaces, ces processus sont consommateurs en temps, ce qui peut être un obstacle à plus d’un titre. La question de l’efficience de la gestion du temps est cruciale.
Souvent, en tant qu’enseignants, nous reconnaissons la pertinence de ces idées. Nous posons le double constat que bien que nous aimerions en faire plus, mais que nous n’en avons pas l’opportunité. Nous avons tellement de contenus à couvrir dans nos programmes que nous n’en avons tout simplement pas le temps.
Toutefois, cet argument peut être vu comme une impasse. S’échiner à s’épuiser dans des pratiques à l’efficience limitée ne signifie pas que les abandonner pour changer de paradigme est peine perdue.
Ne pas planifier et investir de manière tranchée sur la mémoire et l’apprentissage à long terme des élèves, risque de nous coûter et surtout de leur coûter plus cher, en temps ou en lacunes à long terme.
Certes, nos élèves finiront par revenir sur des sujets encore et encore, nous pouvons estimer que les programmes scolaires sont conçus de manière spiralaire à cet effet. La grande difficulté est que ces laps de temps trop importants. Ils font que l’oubli sera trop important pour réellement installer efficacement une durabilité et une profondeur des apprentissages la plupart du temps.
Le danger pour les élèves est plus important que pour l’enseignant, car les conséquences s’accumulent tout au long de la scolarité.
Un manque de maîtrise en début de scolarité ne va généralement que s’amplifier au fil des années s’il ne fait pas l’objet de démarches spécifiques de remédiation. Il peut finalement entraver peu à peu la capacité de ces élèves à apprendre des concepts et des processus plus ambitieux et exigeants dans la suite de la scolarité.
À l’opposé, prendre le pli de soutenir une bonne maîtrise des notions de base et des essentiels permettra à nos élèves de mieux consacrer les limites étroites de cognition à l’apprentissage des contenus plus ambitieux. Qui va lentement, va sûrement. Qui va sûrement, va loin.