Groupes sociaux et appartenance
L’importance des groupes sociaux en contexte scolaire
Les êtres humains sont profondément sociaux et orientés vers le groupe. Notre bien-être est profondément influencé par le sentiment d’appartenir à des groupes que nous considérons harmonieux et efficaces de notre point de vue.
Il importe de mettre en évidence qu’il est important que des groupes d’élèves formant une classe se caractérisent par un objectif commun, une signification et une responsabilité mutuelle. Le même état de choses peut être énoncé pour une équipe pédagogique.
Cet état partagé par les membres du groupe peut favoriser des sentiments de connexion et d’appartenance et se retrouver ancré dans de minuscules moments d’interaction qui sont souvent négligés.
La responsabilité et l’engagement mutuels sont au cœur de la formation d’un groupe. Dans ce cadre, le fait de donner, de contribuer d’une manière ou d’une autre est aussi important que le fait de recevoir ou de bénéficier.
En tant qu’espèce animale, nous avons évolué pour nous constituer en groupes sociaux avec une responsabilité mutuelle et la définition potentielle d’objectifs communs.
L’importance du sentiment d’appartenance à un groupe social
Être prêt à soutenir les autres membres du groupe, démontrer sa volonté de promouvoir des objectifs communs, même et surtout lorsque cela implique de petits sacrifices pour le bien commun, est aussi important que de recevoir des autres. L’appartenance ne fonctionne que si chaque élève se sent valorisé et apprécié en tant qu’individu. La même chose est vraie pour les enseignants.
Nous avons besoin de sens partagé et d’un esprit de communauté pour créer l’appartenance à un groupe. En retour, ce processus façonne profondément nos motivations et nos désirs.
Ce désir d’appartenance est bien plus ancien que notre espèce elle-même. Par conséquent, nous ne pouvons nous limiter à le voir à travers le prisme de notre individualisme contemporain et de nos caractéristiques humaines modernes.
La constitution de groupes motivés, coopératifs et mutuellement responsables a été tout aussi déterminante dans le développement et le succès de notre espèce et de celles qui l’ont précédé.
Historiquement, pour un hominidé, être seul c’était être condamné à mourir de faim ou à devenir le repas d’un prédateur. Par contre, faire partie d’un groupe capable de coordination, de loyauté et de coopération, c’était pouvoir être capable de survivre et de prospérer.
Pendant l’écrasante majorité de notre existence, seuls les humains capables de former des groupes sociaux productifs et de faciliter leur intégration au sein de ceux-ci ont pu prospérer. La sélection naturelle nous a modelé en ce sens.
Depuis, l’impératif de la formation d’un groupe reste inscrit profondément en nous. L’évolution a favorisé tous les changements psychologiques qui soutiennent la qualité de la réponse collective du groupe. La sélection naturelle a récompensé les groupes les plus performants en matière de coopération et de réciprocité.
Nous avons évolué pour rechercher constamment des groupes où nous ressentons l’attrait de la responsabilité mutuelle. Nous voulons avoir la preuve que des tâches complexes peuvent être accomplies de manière fiable, que la confiance et la coopération sont comprises. Une fois que nous avons trouvé un tel groupe, nous cherchons continuellement la confirmation que nous sommes des membres en règle ou, au contraire, des signes que nous risquons d’en être exclus. Ce n’est qu’au pluriel que les humains ont été les gagnants de la sélection naturelle.
Même si l’importance du groupe pour notre réussite nous semble aujourd’hui bien moins pertinente, nous sommes toujours câblés pour nous intéresser fortement aux normes du groupe. Nous craignons l’isolement, la séparation et la possibilité d’être mis au ban de la société.
De même, tout au long de l’évolution, nous avons également été en compétition en tant qu’individus au sein des groupes en même temps que nous étions en compétition entre les groupes. Du point de vue de la sélection naturelle, il vaut mieux être un membre de statut moyen d’un groupe très uni, que leader d’un groupe qui n’a pas su s’unir et coopérer.
Toutefois, actuellement, nous faisons face régulièrement à des sursauts d’individualisme qui peuvent hypothéquer les bienfaits de l’appartenance à un groupe social et de la collectivité. Dès lors, ces dimensions peuvent bénéficier d’interventions dédiées pour les renforcer.