Identifier et classer les écarts de conduite en gestion du comportement
Les écarts de conduite peuvent être situés sur un continuum entre deux extrêmes :
Le comportement de l’élève interrompt fréquemment ou de manière nette le bon déroulement du cours, hypothéquant l’apprentissage des élèves d’une classe :
Nous pouvons avoir un élève qui renverse sa table dans un mouvement de rage, se montre agressif ou intervient régulièrement et de façon impromptue de manière non pertinente.
Le comportement de l’élève ne dérange que lui-même ou l’un ou l’autre élève autour de lui.
Nous pouvons avoir un élève qui regarde par la fenêtre ou se laisse distraire par ses pensées pour finalement ne déranger que lui-même, qui oublie ses affaires ou bavarde avec ses voisins pendant les explications de l’enseignant.
Invariablement, en classe, il vient un temps où les dimensions préventives liées à la gestion du comportement ne suffisent plus. Des comportements indésirables apparaissent et si nous n’intervenons pas, ils vont menacer, en se reproduisant et en s’étendant, de dégrader sérieusement le fonctionnement harmonieux de la classe.
Ils mettent en danger durablement les apprentissages de tous les élèves et l’efficacité générale de l’enseignement. L’enseignant se doit d’agir, afin de faire cesser ces comportements inadéquats pour permettre à l’enseignement et à l’apprentissage de reprendre.
Pour ce faire, il est utile de classer les perturbations de manière précise et d’adopter un continuum d’interventions. Typiquement, les écarts de conduite sont classés en deux types : mineurs ou majeurs.
Il est toujours utile pour un enseignant de pouvoir distinguer aisément et avec cohérence ce qui constitue un écart de conduite en classe. De même, il doit pouvoir déterminer instantanément si un comportement peut être considéré comme mineur ou majeur.
Dans le cadre de l’approche du soutien au comportement positif, lors de sa phase de préparation, l’équipe en charge de la conception du système en école, est amenée à établir une classification délimitant :
Les écarts de conduite mineurs, qui doivent être gérés directement par le personnel scolaire :
Ceux qui nuisent personnellement à l’apprentissage de l’élève.
Ceux qui nuisent à l’apprentissage de l’élève et d’autres autour de lui.
Les écarts de conduite majeurs, nécessitant que l’élève soit retiré du milieu dans lequel il se trouve et que ce dernier soit pris en charge par la direction ou le personnel compétent :
Les écarts mineurs qui se maintiennent et répètent malgré l’intervention de l’enseignant.
Les comportements qui nuisent à l’ordre général.
Les comportements qui blessent ou sont illégaux.
En fonction de la population scolaire, de la culture de l’école, de son contexte et de ses caractéristiques, cette classification peut varier, c’est pourquoi ce travail doit être fait en interne.
(Exemple de classification — source : Steve Bissonnette, Vivre le primaire, hiver 2017)
L’avantage de réaliser cette classification de référence à l’échelle de l’école est qu’elle permet ensuite aux enseignants d’être cohérents entre eux dans leurs attentes. Au-delà, cela permet également de définir des interventions communes et des protocoles d’action pour la gestion des écarts de conduite mineurs et majeurs.
À terme, nous pouvons aboutir à la création d’un arbre décisionnel indiquant clairement à tout le personnel de l’école la responsabilité de chacun et la répartition des rôles en cas d’écart de conduite majeur ou mineur.