Importance et enjeux des révisions en enseignement explicite
Une révision n’est pas un réenseignement
La qualité des apprentissages initiaux va influencer directement l’efficacité des activités de révision. Une révision ne devrait jamais se limiter à un nouvel enseignement. D’un point de vue pragmatique, il faut éviter que ce dernier devienne nécessaire.
La réutilisation d’un concept et sa récupération dans une activité de révision est facilitée et opportune lorsque celui-ci a été enseigné explicitement précédemment. Il a été modelé, appliqué adéquatement lors d’activités et d’exercices durant la pratique guidée et la pratique autonome, jusqu’à atteindre un surapprentissage, une automatisation et un transfert en mémoire à long terme.
Si la révision met en évidence un concept incompris, elle se révèlera inefficace. Il est à ce moment-là opportun de stopper son processus pour enseigner le concept de nouveau afin d’éviter le développement et la stabilisation de connaissances erronées. La révision peut ainsi révéler des défauts d’intégration de connaissances.
Les activités de révision se révèlent particulièrement importantes pour l’apprentissage et la rétention des idées maîtresses, des procédures centrales, des concepts essentiels et des stratégies cognitives. Elles permettent de renforcer leur mémorisation et les possibilités de transfert. Elles doivent être mises en œuvre avant qu’un oubli trop important ne puisse s’installer pour éviter le besoin d’un nouvel enseignement. En ce sens, les révisions doivent être conçues dans une optique préventive.
Caractéristiques des révisions en enseignement explicite
Clermont Gauthier, Steve Bissonnette et Mario Richard (2013) avancent que d’après la recherche, les enseignants efficaces consacrent de 15 à 20 % de leur temps d’enseignement à la révision hebdomadaire et mensuelle. Ce qui sur deux semaines de cours représente l’équivalent de 1,5 à 2 jours.
Les moments de révision doivent être répartis de façon régulière tout au long du temps d’enseignement pour éviter de les concentrer sur une période restreinte de temps comme celle précédant les évaluations sommatives ou les examens.
Le processus de révision se veut cumulatif et intègre les apprentissages à la fois précédents et actuels.
L’enseignant ne répète pas les mêmes activités, mais apporte de la variété et des enrichissements de façon à ce que les concepts revus soient mobilisés dans des tâches légèrement différentes de celles de la situation d’apprentissage initiale. De cette manière, les apprentissages des élèves peuvent s’approfondir et s’enrichir.
Une tâche différente ne signifie pas cependant une tâche nouvelle ! Les activités proposées en révision doivent comporter suffisamment de similitudes avec les tâches initiales pour que celles-ci soient reconnues par les élèves. Il nous faut rester dans le cadre du transfert proche.