Introduire les options « Je ne connais pas encore » et « Je sais déjà que… » dans les questions à choix multiples (QCM)
« Je ne connais pas encore »
Pour la fonction diagnostique de l’évaluation, il peut souvent être utile d’ajouter un choix « Je ne connais pas encore » parmi les réponses à choix multiples. Cette option est envisageable aussi longtemps qu’il ne s’agit pas d’une évaluation sommative qui clôture les apprentissages.
Comme l’aspect formatif n’ajoute aucun enjeu élevé en matière de résultat, cela permet à l’élève de dire en toute sécurité qu’il ne se souvient pas de la réponse. Il est préférable que les élèves disent à l’enseignant qu’ils ne savent pas plutôt que de deviner ou répondre au hasard. Dans ces situations, l’enseignant pourrait interpréter erronément une absence de réponse à une compréhension erronée alors que simplement l’élève n’a pas appris.
Proposer cette option permet à l’élève et à l’enseignant d’être conscients de l’existence d’une lacune dans leurs connaissances.
Cependant, l’ajout d’un choix de réponse « Je ne sais pas encore » aux QCM peut également avoir des conséquences inattendues. Il peut s’agir d’une option facile. Dans certains cas, elle peut amener les élèves à ne pas trop réfléchir et à trop faire d’efforts pour se souvenir de contenus qu’il connaît, mais pour lesquels il doute encore.
Dès lors, la trop grande fréquence de cette option chez un élève doit attirer l’attention de l’enseignant sur le fait que cet élève doit fournir plus de travail. C’est par conséquent l’occasion de différencier l’enseignant auprès de cet élève par des tâches supplémentaires à réaliser hors de la classe en autonomie qui lui permettront de combler son retard.
« Je sais déjà que… »
Une alternative à l’option « je ne connais pas encore » peut être d’ajouter un quatrième ou un cinquième choix au QCM qui se lit comme suit : « Je sais déjà que… » avec une ou deux lignes à compléter. Les élèves qui ne trouvent pas la bonne réponse parmi les autres options remplissent le blanc en décrivant tout ce dont ils peuvent se souvenir sur le sujet.
Cette option permet aux élèves qui ne sont pas sûrs d’eux de s’entraîner à se souvenir de ce qu’ils savent déjà. Ils y répondent brièvement ce qui offre une meilleure indication de là où ils en sont. Ainsi, le choix de l’option n’est plus un raccourci pour les élèves qui cherchent à éviter tout effort.
Les élèves peuvent ne pas connaître la réponse au QCM, mais il est fort probable qu’ils aient déjà des connaissances de base liées à la question. L’option « Je sais que… » permet à l’élève de partager ce dont il se souvient. Par conséquent, il ne rate pas une occasion de récupération. Également, au niveau de la confiance en soi, cela lui permet de reconnaître et de réfléchir au fait qu’il peut se souvenir d’informations pertinentes, même s’il ne peut pas répondre à cette question spécifique.
Demander aux élèves d’écrire ce dont ils se souviennent est en fait l’opposé de l’approche de l’option « Je ne connais pas encore ». Si l’élève la choisit, c’est la seule réponse qui nécessite une réponse détaillée et une élaboration. Combiner les QCM avec « Je sais déjà que… », c’est aussi combiner les possibilités de reconnaissance et de rappel libre, en adoptant une approche hybride de la pratique de la récupération.