La certitude de la sanction prime sur sa sévérité
La sanction est une conséquence réparatrice donnée à un élève suite à un comportement inadéquat. Elle se justifie sur base de règles communes connues par tous les enseignants et les élèves (adultes et enfants). Elle est acceptées par avance car elle été convenue précédemment lors de l’introduction des règles concernées. On peut la distinguer de la notion de punition qui possède généralement une dimension répressive.
Des sanctions légères visent à décourager des comportements perturbateurs futurs en leur imposant des conséquences négatives. Elles agissent comme des conséquences à la manière de punitions. Comme ces dernières, elles ne sont pas universellement efficaces, mais aucune stratégie ne l’est en gestion du comportement.
Un élément fondamental toutefois est que ce n’est pas la sévérité de la conséquence corrective qui renforce le changement de comportement, c’est plutôt la certitude que le comportement inapproprié l’entraine.
La certitude d’une sanction est beaucoup plus importante que sa sévérité. Son effet dissuasif est maximisé lorsque les élèves sont raisonnablement certains que les conséquences suivront inévitablement le comportement fautif.
Il s’agit là d’un malentendu pédagogique courant. Les éducateurs recherchent souvent une conséquence plus importante, qui marque le coup afin d’avoir une plus grande assurance qu’elle mettra fin au comportement. Ils cherchent à se rassurer plus qu’à réfléchir en matière d’impact à long terme.
Par exemple, il est important que des élèves susceptibles de courir dans les couloirs ou de jeter des déchets par terre, constatent que tous les membres du personnel arrêtent systématiquement les élèves qui le font pour remédier d’une manière cohérente face aux mêmes violations des procédures.
La certitude de la sanction rend les élèves plus enclins à adopter le comportement attendu. Si une fois sur trois, ils courent le risque d’une conséquence corrective plus grave, mais y échappent deux fois sur trois, l’effet sur leur comportement ne sera pas aussi marqué. Ils continueront à exprimer ce comportement qui restera dans leur panoplie.
De plus, la sévérité d’une conséquence corrective s’accompagne d’un risque, celui de favoriser un comportement antisocial. Une importance excessive accordée à la punition dans sa dimension répressive, concentre l’attention de l’élève sur la conséquence imminente et limite sa prise en compte de l’effet de son comportement sur les autres ou sur lui-même (Alberto & Troutman, 2012).
Bien gérées et délivrée quand elles se justifient, kes sanctions demeurent un élément essentiel de tout système de gestion du comportement. Les enseignants ne devraient pas hésiter à les utiliser lorsque cela est nécessaire, lorsqu’elles sont établies avec équité alors que les règles ont été enfreintes.