La distinction entre motivation autonome et motivation contrôlée
La motivation est souvent considérée selon son intensité. Par exemple, un élève sera plus ou moins motivé en classe dans le cadre d’un cours.
Selon la théorie de l’autodétermination, il existe également différentes formes de motivation qui ont un impact plus ou moins grand sur les résultats d’un élève (voir schéma ci-dessous). On part de l’amotivation à la motivation intrinsèque en passant par la motivation extrinsèque.
(Source : Sarrazin et coll, 2011).
Les élèves peuvent varier dans leur degré d’intériorisation des contraintes extérieures selon le type de motivation qu’ils adoptent dans le continuum de l’autodétermination. L’impact sera d’autant plus important que les comportements sont autodéterminés.
Plus particulièrement, il existe quatre formes de motivation extrinsèque selon un continuum d’indétermination. Elles résultent d’une interaction continue entre l’environnement et l’individu, dans laquelle la personne a plus ou moins assimilé les demandes externes, et les réalisent plus ou moins spontanément.
L’intériorisation progressive des formes de motivation extrinsèque a mené à privilégier une distinction entre motivation autonome (ou autodéterminée) et motivation contrôlée (ou contrainte) plutôt qu’entre motivation intrinsèque et extrinsèque, avec les caractéristiques suivantes :
La motivation autonome :
L’élève a le sentiment d’avoir le choix de ses actions et des comportements qu’il adopte.
L’élève agit pour lui-même, ses actions et son comportement sont sous son contrôle personnel.
Les formes de motivation extrinsèque à régulation identifiée et intégrée sont des formes de motivation autonome, car elles correspondent à une intériorisation réussie des demandes externes.
La motivation intrinsèque peut également lui être associée.
La motivation contrôlée :
L’élève a le sentiment que ses actions et son comportement sont une réponse à des pressions ou des contraintes liées à ses enseignants, à ses parents ou à la société en général.
L’élève agit sous contrainte, ses actions et son comportement sont sous contrôle externe.
Les formes de motivation extrinsèque à régulation externe et introjectée sont des formes de motivation contrôlée, respectivement de l’extérieur et de l’intérieur.
Deux nuances sont à apporter dans ce modèle :
La motivation intrinsèque représente le prototype de l’activité autodéterminée et elle reste distincte des formes de motivation autonome. En effet, même si elle est pleinement autodéterminée, la motivation autonome reste destinée à atteindre un résultat personnel important, et non pas une forme de motivation dont l’objet est l’intérêt et le plaisir inhérent à l’activité.
Les conditions de motivation autonome et contrôlée ne sont pas exclusives. Face à des pressions ou des échéances extérieures, un élève peut activer une motivation autonome. Il peut internaliser les raisons de répondre aux contraintes qui s’imposent à lui.