La pertinence d’un enseignement explicite des comportements attendus
Lorsqu’un élève se trompe dans un exercice portant sur la matière enseignée… L’enseignant intervient, il lui signale son erreur puis l’utilise pour le guider afin d’améliorer l’apprentissage. L’objectif de la démarche de l’enseignant est que par la suite l’élève ne commette plus l’erreur et puisse progresser vers la maitrise des objectifs d’apprentissage.
Traditionnellement, lorsque le même élève se méprend dans l’application d’une règle de comportement… L’enseignant intervient, il le lui signale généralement de manière sèche et ennuyée et il est susceptible de le sanctionner d’une façon ou d’une autre.
Dans le cas de l’apprentissage, pour l’enseignant l’erreur témoigne d’un manque d’apprentissage. L’enseignant démarre en supposant que l’élève ne comprend pas ce qu’il doit faire. Il y a un déficit d’apprentissage chez l’élève que l’enseignant doit s’employer à combler par du soutien et du guidage.
Dans le cas du comportement, pour l’enseignant, souvent l’erreur équivaut à une faute de la part de l’élève. L’enseignant démarre en supposant que l’élève a intentionnellement enfreint le comportement attendu. Une intervention de la part de l’enseignant semble nécessaire pour rappeler l’élève à l’ordre et le dissuader de récidiver.
L’enseignement explicite du comportement propose d’aborder l’enseignement du comportement comme celui des contenus liés aux différentes matières. Les élèves n’apprennent pas ce que nous leur disons, ils apprennent ce que nous leur enseignons !
Il est aussi insensé de se borner à énoncer les règles concernant les comportements acceptables des élèves que de se limiter à énoncer les règles de mathématiques. Au contraire, il est nécessaire de les modéliser et d’accompagner les élèves dans leur pratique avec une rétroaction afin de les permettre ensuite de les mobiliser de manière autonome.
La punition comme le simple fait de signaler l’erreur dans le cadre d’un apprentissage ne permettent pas à l’élève de s’améliorer. Ce qui n’est pas enseigné ne peut pas être appris.
Les comportements à privilégier doivent faire l’objet d’un enseignement explicite. Nous devons passer par les étapes du modelage, de la pratique guidée et de la pratique autonome.
Nous devons énoncer les attentes à privilégier, en lien avec les valeurs de l’établissement, et en faire la démonstration en les explicitant par des comportements précis à exécuter dans la classe.
Pour les élèves, voir des attentes exprimées de manière équivalente par tous les adultes de l’école donne le sentiment d’un haut niveau de cohérence et de cohésion dans le fonctionnement de celle-ci. Cela a également pour effet de créer un haut niveau de prévisibilité qui aide les élèves à réaliser qu’ils peuvent avoir un certain pouvoir sur le bon fonctionnement de la classe. Ils savent quoi faire à quel moment et pour quelle raison.
Une matrice des comportements, telle que celles développées dans l’approche du soutien au comportement positif, peut également jouer le rôle de référence pour l’enseignant. Cette matrice lui permet de détecter et de renforcer les bons comportements lorsqu’ils correspondent à ses attentes et de repérer de manière nette et sans équivoque les infractions.