Le sens d'un continuum d'interventions pour les perturbations mineures en gestion de classe
Il existe une diversité dans la manière de réagir à une perturbation mineure en classe. Certaines approches marcheront mieux pour certains profils d’élèves. D’autres s’adapteront mieux à certains profils.
Au-delà de la diversité des approches possibles, dans cet aspect comme dans d’autres, le soutien au comportement positif repose sur l’idée d’une cohérence et d’une uniformité des pratiques chez les enseignants. Cela augmente la prévisibilité et le caractère routinier de l’environnement, ce qui fait que les élèves vont plus facilement s’y habituer et moins chercher à en tester les limites.
S’il existe une diversité parmi les réactions des élèves, elle se retrouve également parmi les enseignants. Tous les enseignants ne vont pas non plus réagir avec la même sensibilité face à des situations similaires. De plus, ils ne vont pas obtenir forcément le même résultat dans leurs interventions auprès de tous leurs élèves.
Un enseignant efficace en gestion de classe va posséder une palette d’interventions qu’il a automatisées et testées. Elles font partie de ses habitudes. Il connait des techniques qu’il a confirmées comme pouvant être efficace dans certaines catégories de situations face à certains profils d’élèves.
Pour généraliser cette forme d’expertise à l’échelle de l’école, un équilibre doit être trouvé entre les catégories d’interventions et leur progression. L’enjeu est de correspondre à la culture de l’école et aux caractéristiques des élèves, afin d’aboutir à une cohésion au sein de l’équipe éducative.
Pour répondre à cette difficulté, le soutien au comportement positif propose d’adopter un continuum d’interventions. Ce continuum va servir de référence procédurale. Il pose des jalons et décrit des étapes recommandées pour uniformiser les pratiques des enseignants.
Les interventions vont du non verbal au verbal, du général au directionnel et avec différentes intensités dans la nature du message envoyé à l’élève. L’idée est d’utiliser l’approche la moins invasive possible, et la plus à même de réorienter respectueusement l’élève vers le comportement attendu sans déranger la classe.
À partir du moment où l’enseignant intervient, des interventions prédéfinies dans le cadre de la préparation du soutien au comportement positif lui sont disponibles. Les différentes interventions qu’un enseignant peut exercer en classe progressent le long d’un continuum allant d’une utilisation minimale à une utilisation maximale de son pouvoir d’influence.
Ce continuum reflète le niveau d’autonomie et de contrôle accordé à l’élève pour changer son propre comportement. L’autonomie de l’élève décroît dans le sens inverse de celui du pouvoir de l’enseignant au fil de celui-ci. Au plus l’enseignant exerce son pouvoir, au moins l’élève peut faire preuve d’autonomie. Ce continuum est typique de l’approche du soutien au comportement positif où la démarche se veut toujours éducative en permettant à l’élève d’apprendre et d’exprimer ce qui est attendu.
Dans les articles qui vont suivre, nous détaillerons un exemple de continuum possible qui illustre ces idées. Chaque continuum doit être adopté aux comportements perturbateurs mineurs visés et au contexte de l’école.