Le biais d’attribution
Définition
En psychologie, le biais d’attribution est un type de biais cognitif qui se traduit par des erreurs de causalité posées par un individu dans ses interprétations. Le biais d’attribution se manifeste lorsqu’un individu évalue ou tente de trouver des raisons pour son propre comportement ou celui d’autres personnes.
Les individus posent des attributions concernant les causes de leur propre comportement ou de celui d’autres personnes. Ces attributions ne reflètent pas toujours fidèlement la réalité. Les gens sont enclins à des erreurs de perception qui conduisent à des interprétations biaisées de leur monde social.
Par exemple, lorsqu’un conducteur nous coupe la route ou que quelqu’un nous ferme la porte devant le nez :
Nous sommes plus susceptibles de blâmer la personne comme impolie, agressive ou irrespectueuse.
Nous cherchons rarement des circonstances particulières par exemple liées à un contexte particulier qui fait que l’attention de la personne n’est pas disponible et qu’elle ne réagirait pas de la même manière en conditions normales.
Cette attribution peut perdurer par la suite.
Le biais d’attribution est un phénomène courant en contexte scolaire. Il se manifeste dans la façon dont les élèves interprètent leurs succès et leurs difficultés, comme des dimensions sur lesquelles ils peuvent agir ou sur lesquelles ils ne peuvent avoir d’impact. De même, ils peuvent considérer le comportement de leurs enseignants comme la preuve qu’il est de nature sympathique ou antipathique.
Le type d’attribution posée peut influencer la teneur et l’intensité de l’engagement et du comportement ultérieurs des personnes face à des situations données ou face aux personnes concernées.
Logique sous-jacente
La prémisse liée à l’attribution est que les individus veulent comprendre leur environnement. Ils cherchent à lui donner du sens même s’il n’en a pas ou même s’ils ne disposent pas de toutes les données pour comprendre parfaitement une situation.
Par conséquent, ils s’efforcent de trouver une raison pour laquelle certains événements se produisent ou pourquoi certains comportements se manifestent. Plus un événement est important ou inattendu, plus il y a de chances que nous cherchions une explication pour lui donner un sens. Ce sens recherché vise principalement à en déterminer la cause.
Deux cas spécifiques de la manifestation d’un biais d’attribution sont :
Pour la personne elle-même :
La recherche d’une causalité aux actions, comportements ou événements :
La recherche du sens se concentre sur celle de notre responsabilité, admise ou rejetée.
Pour les autres personnes :
À partir des informations partielles dont nous disposons, nous déterminons des inférences sur des individus.
Nous posons un jugement sur les caractéristiques ou la personnalité d’un individu d’une manière qui donne un sens à la perception que nous avons de son comportement.
Comme le raisonnement utilisé va être intuitif et basé sur des suppositions non vérifiées et des informations incomplètes ou approximatives, il ne sera pas parfaitement logique ou fondé. Il sera pour une part plus ou moins importante, inexact, incomplet ou imparfait. Typiquement, les attributions ne correspondent pas pleinement à la réalité et peuvent être en déphasage complet.
Limites du concept
Les théories de l’attribution visent une explication complète de la façon dont les gens interprètent le comportement ou son résultat, dans les interactions humaines.
Cependant, différentes études en ont également montré les limites des hypothèses liées à l’attribution. Le biais d’attribution n’est sans doute pas un principe général et universel. En effet :
Il existerait d’importantes différences culturelles et personnelles dans l’attribution des responsabilités.
Certains chercheurs estiment que le biais d’attribution ne se manifeste que dans des contextes où des résultats ou des attentes possibles rendent nécessaire la formation d’attributions.
Néanmoins, la plupart des dimensions et des principes liés aux différentes théories de l’attribution sont immédiatement reconnaissables dans les interactions quotidiennes. Elles sont utiles à prendre en compte lorsque des attributions se révèlent contreproductives pour l’individu qui les pose. C’est particulièrement le cas lorsqu’elles ont un impact négatif sur l’engagement et les résultats scolaires d’un élève.