Le processus de réification lié à la notation
La détermination d’une note modifie la réalité et nous oblige à réifier, quantifier et classer nos élèves.
Réifier, c’est transformer un concept abstrait en quelque chose de plus concret. Apprendre est une abstraction. Donner une note est un évènement concret.
Quantifier consiste à déterminer une note pour un élève. Évaluer a pour objet de mettre en évidence une preuve d’apprentissage. Cette preuve d’apprentissage se traduit en une mesure chiffrée sur une échelle.
Classer les élèves devient possible à partir du moment où leurs résultats sont quantifiés.
Un effet de la notation est que les élèves l’utilisent pour construire leur identité scolaire. Ils deviennent plus dépendants d’une validation extérieure de leurs apprentissages sous la forme symbolique et réduite d’un résultat chiffré. C’est la tendance générale du système.
Pourtant, nous voulons que les élèves soient motivés par autre chose que l’appréciation extérieure de leur propre valeur. Il y a un danger dans la notation chez les élèves qui est qu’ils s’y associent en tant que mesure de leur propre valeur scolaire.
Le processus de notation ne s’applique pas qu’aux élèves. Il s’étend potentiellement aux enseignants et aux écoles d’autant plus que les évaluations deviennent officielles et sont des instruments de pilotage. Il permet de voir si les élèves d’un enseignant apprennent plus ou mieux que les élèves d’un autre enseignant, si deux écoles qui correspondent aux mêmes caractéristiques socio-économiques affichent les mêmes niveaux de performance.