L’effet test, victime d’une méconnaissance métacognitive chez les élèves
Le dictionnaire Larousse définit la métacognition comme la connaissance personnelle d’un individu sur ses capacités et ses fonctionnements cognitifs. La métacognition peut être reliée à des stratégies métacognitives susceptibles d’être enseignées explicitement, mais son exercice est régulièrement victime de multiples biais et approximations.
Dans leurs recherches, Kirk-Johnson, Galla et Fraundorf (2019) se sont intéressés à la manière dont les apprenants décident comment, quoi et quand étudier, et pourquoi leurs décisions sont parfois inefficaces pour l’apprentissage.
Dans leurs études, ils ont montré que les participants qui percevaient une stratégie comme étant plus laborieuse la jugeaient moins efficace pour l’apprentissage et, par conséquent, étaient moins susceptibles de la choisir pour une étude future. Ils tendaient à privilégier des stratégies aisées à mettre en œuvre et moins associées à des difficultés.
Ce phénomène était constaté malgré le fait que le choix de la stratégie la plus exigeante en matière d’efforts était associé à une meilleure mémorisation à long terme, et ce contrairement aux jugements des participants. De plus, ces relations n’étaient pas déterminées par le simple fait de donner ultérieurement des notes.
Il existerait par conséquent une méconnaissance métacognitive dans l’interprétation de l’effort lié à de nombreuses stratégies d’apprentissage pourtant normativement efficaces. Cela amènerait les apprenants à les interpréter de façon erronée comme étant inefficaces pour l’apprentissage et, par conséquent, à ne pas les employer dans le cadre de l’apprentissage autorégulé.
En conclusion, la majorité des élèves se testent pour déterminer dans quelle mesure ils ont maîtrisé les informations étudiées. Seule une minorité reconnait que les tests facilitent l’apprentissage. Le fait de se tester est essentiellement effectué à des fins de diagnostic plutôt que pour répondre à une appréciation métacognitive de l’apprentissage par le test. Le fait de se tester ne suffit pas à réaliser que l’effet test est en action et à un effet positif sur l’apprentissage. Il est associé à une méconnaissance métacognitive qu’il faut corriger en sensibilisant et en formant l’élève à des stratégies de pratique de récupération. Il s’agit de l’aider à prendre conscience de l’impact de l’effet test sur ses apprentissages.