L’enjeu de la granularité de la rétroaction
D’un point de vue pratique et technique, la rétroaction fournie à l’élève dans un cadre d’évaluation formative nécessite des informations granulaires. Dans l’absolu, le retour d’information mérite d’être détaillé, spécifique et précis. En effet, nous voulons qu’il puisse être compris et pleinement utilisable par les élèves pour garantir un apprentissage plus approfondi et une amélioration des performances.
Les informations relatives à la distance par rapport aux objectifs ou aux normes sont communiquées en termes plus généraux. C’est le cas d’une simple note chiffrée par exemple, ou d’un commentaire abstrait (par exemple « tu peux mieux faire » ou « à retravailler »). Dans ce cas, la granularité est implicite, masquée, peu lisible ou complètement perdue.
À l’opposé, si tout est détaillé qualitativement, le volume d’informations granulaires disponibles est potentiellement important, ce qui entraine des difficultés pour sa communication. La quantité peut être déroutante, complexe et lourde à traiter et sans ordre de priorité pour un élève.
La granularité est un élément clé du retour d’information spécifique dans chaque domaine de matière. Pour générer une rétroaction efficace, nous avons besoin d’outils d’évaluation granulaires, profondément ancrés dans le tissu d’un programme d’études spécifique, qui peuvent saisir les détails. Nous voulons qu’ils fassent le travail de localisation de notre position absolue.
Toutefois, la démarche doit être pragmatique. La plus grande source de ce type d’information devrait rester le retour d’information verbal donné à l’échelle de la classe plutôt qu’individuellement. C’est l’évaluation formative en direct, dynamique, dans l’instant qui n’a pas d’échelle ou de score et ne peut pas être enregistrée de manière significative.
Un apprenant a besoin d’informations sur la distance par rapport à l’objectif, afin de savoir ce qu’il doit faire ensuite. Il doit être orienté vers les quelques prochaines étapes les plus urgentes et signifiantes.
Nous avons tendance à cesser de déployer des efforts, en mobilisant les ressources appropriées dans notre cerveau, si nous pensons que nous avons atteint l’objectif de savoir quelque chose. La même chose se produit si la direction de l’atteinte de l’objectif n’est pas accessible et ne présente pas des étapes dans lesquelles il est simple de s’engager.
Nous avons besoin d’évaluer nos connaissances par rapport à une référence externe afin de déterminer si nous avons encore du travail à faire. Cet écart ne doit pas lui-même générer de surcharge cognitive. Nous devons voir vers où nous allons et percevoir le bénéfice direct des prochaines étapes. Les informations relatives à la distance par rapport au but sont essentielles aux mécanismes d’autorégulation et à la création d’une motivation positive pour s’engager dans l’apprentissage.